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Faust
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Jeu 19 Mar - 14:43
Odeur de cuir et de cigarette. Tout à quelque chose de plus...Passionnant dans cette vision féérique dont tu as hérité. Et malgré la gravité de la situation, l'humour goupilesque de Sarune et la courtoisie très fleur bleue du magnifique Ethan transforment ce voyage dans un paysage soudain magnifique à tes yeux enchanté en périple palpitant, entre conversations sur la Magye et initiation féérique :
-  Y a des choses que tu dois savoir sur nous, commence Sarune, qui n'arrête pas de parler depuis que vous êtes partis. Assise à côté de toi, la tête à moitié à la fenêtre ouverte dans cette fraîche matinée voilée : enfin, même si on te les a déjà dites, mais vu que tu t'en souviens plus il faut recommencer. C'est pas facile. Alors pour commencer, on est des Fées. Pas le genre petits elfes qui dansent sur des cercles de champignons...Enfin, même si c'est vrai qu'on vient de danser, mais ça c'est pas...

Ethan, assis à l'arrière, la coupe d'un geste de sa énième clope qu'il tient à la main :
- Sarune. Il vaudrait mieux que j'explique...
- Ah bien sûr, MOssiiieur est toujours meilleur en explication, parce que Mooosssiiieeeuurrr est plus beau, plus intelligent et plus...
- Mais non, Sarune. C'est seulement que...
Il semble peser ses mots : J'ai peur que ton esprit ne soit trop vif et créatif pour les mortels, même pour une mortelle aussi intelligente et vive que Dame Sisey, finit-il en te faisant un clin d'oeil complice. Sarune te regarde, puis regarde Ethan en souriant :
- Très bien, Monsieur le lent. Vas-y...

Ethan se râcle la gorge, semblant rassembler ses idées, avant de souffler la fumée bleuté de sa cigarette aux accents de champs de tabac et de coton :
- Il y a bien longtemps, Fées et mortels vivaient en harmonie. Chacun connaissait l'existence de l'autre. Ils se respectaient, passaient des pactes, s'aimaient et se détestaient. Mais lorsque votre monde est devenu trop rationnel, lorsque les anciennes croyances se sont éteintes, alors les portes de l'Arcadie -le Royaume Féérique- ont commencé à se refermer. Les Nobles Sidhe de l'époque abandonnèrent leurs vassaux et franchirent les portes d'Arcadie, qui se refermèrent, laissant les "roturiers" seuls face à un monde de plus en plus en proie à la banalité...

Il marque une pause, tirant sur sa cigarette et observant le ciel avec une expression aussi bucolique que le paysage :
- Alors nous fûmes forcés de survivre en ce monde hostile. Et la seule façon que nous trouvâmes de sauver nos âmes en péril fût de les fusionner avec celles de bébés mortels. Ainsi naquirent les légendes sur les "Changelings", et ainsi nous devînmes immortels, oubliés des mortels grâce à la brume surnaturelle qui sépare notre monde du vôtre. Mais dans ce processus nous perdons aussi la mémoire à chaque réincarnation, et la majeure partie de nos anciens savoirs. Aujourd'hui, nos souvenirs sont épars. Nous avons jusque là survécu de génération en génération, nous trouvant les uns les autres lorsque notre Chrysalide éclot...

Sarune se penche vers toi avec un sourire :
- Ca, c'est quand on découvre qu'on est une Fée. Moi c'était un peu avant de te rencontrer, mais dès fois ça nous arrive plus tard...Même chez les grincheux...Enfin, il paraît...

Ethan reprend alors :
- Nous sommes un peuple sans mémoire pour beaucoup d'entre nous. Mais malgré tout certaines Légendes sont demeurées. Notamment celle du Royaume d'Arcadie, et sur une Prophétie du retour d'un Roi des Fées. Pendant des Siècles, nous avons vécu avec vous, parmi vous, finissant par imiter vos coutumes et votre Société. Mais la Lune -si l'on en croit la Prophétie- a réveillé les mortels. C'était le 21 Juillet de cette année. Le Glamour s'est libéré des lieux magiques. Une épiphanie mondiale, d'après nos Oracles. Les portes d'Arcadie se sont rouvertes...

Le 21 Juillet. L'alunissage. Un grand pas pour l'Humanité. Mais pas uniquement, il semblerait. La voix hypnotique d'Ethan continue son récit :
- ...Et les anciennes familles Nobles des Sidhe en sont sorties. Et comme si nous n'avions pas passé plusieurs Siècles sans leur présence, ils se sont mis à réclamer leurs anciens fiefs féériques. Leurs Domaines, qui n'avaient jamais cessé de l'être, d'après eux...

Sarune fais la moue :
- Et nous, les roturiers, on compte plus pour rien. Satanées crottes de Sidhe...Enfin, sauf toi Ethan, hein...

Ethan a un sourire vague en soufflant à la vitre et en dessinant dans la buée le chêne qui était gravé sur les arbres du parc, avant de répondre :
- Ne t'inquiètes pas chipie. Je ne l'prends pas pour moi...Je ne suis plus véritablement un Sidhe à leurs yeux...

Silence.
- Toujours est-il qu'une guerre civile couve parmi les nôtres. Les anciennes cours, les Seelies et Unseelies, se divisent à nouveau parmi les nôtres. Et les Nobles Arcadiens en profitent pour nous prendre nos foyers. San Francisco, la Cité du Phénix, est une des Villes abritant le plus d'habitants féériques des Amériques, voire du monde. Si un conflit devait éclater, ce serait un véritable bain de sang Féérique..., dit-il avec un air un peu grave qui le rend encore plus beau.

Sarune se retourne vers toi en tendant les jambes au travers de la fenêtre :
- Oui, mais ça n'arrivera pas, parce qu'Ethan est un Sidhe et il va leur parler...
- Espérons-le, Sarune...Espérons-le...


Il laisse ensuite planer un léger silence aux accents graves, avant de te fixer de ses yeux d'Or :
- Je n'aurais pas assez d'un aller et retour pour la Cité de la pomme pour t'apprendre tous nos us et coutumes. Mais si tu as des questions avant que nous n'allions rencontrer la Maîtresse des miroirs, je m'efforcerai d'y répondre - même si je n'ai pas la culture du Patriarche, fini-t-il avec un adorable sourire en coin.
Masika
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Lun 27 Avr - 17:34
D’abord préoccupée par la mine ténébreuse du vieux Mag, puis par les airs faussement enjoué ou vraiment inquiet d’Ethan et Sarune, je me laisse peu à peu grisée par le voyage jusqu’à ce Wonderland Circus. Incroyable comme la compagnie de ces « fées » contribuent à euphoriser la réalité. Je n’ai pas d’autre mot pour le dire. Ainsi, je rends son clin d’œil à Ethan lorsqu’il se moque gentiment de mon amie, ajoutant même avec un rire oublieux de tout « Il a raison Sarune, tu vas trop vite pour moi, peut-être qu’Ethan saura mieux s’adapter à mes capacités… »

Leurs facéties m’en feraient presque oublier où nous allons et dans quel but.

* T’inquiètes pas ma copine, je vais te sortir de là *

La conversation se fait soudain plus sérieuse, mélancolique aussi, lorsqu’Ethan m’en dit plus sur l’histoire des siens et de la fameuse Arcadia. Mon attention est fixée sur la route, mais mon esprit vagabonde aux gré des paroles du Sidhe, jusqu’à ce qu’une certaine forme de nostalgie me gagne. Je m’en veux de leur avoir apporté mon propre fardeau, inconsciemment trompée par leur joie continue qui laisse à penser que rien ne peut les atteindre. Lorsqu’Ethan en termine, j’hésite un instant à m’en excuser, mais cela sonnerait sans doute comme une flagornerie pour atteindre mes propres buts. Je préfère donc répondre à sa proposition finale avec les questions qui ont assailli mon esprit depuis notre rencontre.

- Iris et le Maire, ce sont donc des Sidhes d’Arcadia qui veulent s’approprier votre royaume ? Et cette Celia en est-elle une aussi ? Pourquoi craignez-vous tant son pouvoir ? Et les Dents Sales, qui sont-ils?

J’hésite à poser la question qui suit, faite de curiosité il est vrai, mais aussi d’une forme non-négligeable d’ego. Quelques secondes plus tard, incapable de résister à la brûlure sur mes lèvres, j’ajoute dans un souffle :

- Et si San Francisco est la ville du Phénix… En quoi consiste le serment du Phénix ? dis-je en tentant de retenir le fard qui monte à mes joues. Vainement, je tente de me concentrer sur la conduite pour me donner une contenance.
Faust
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Ven 22 Mai - 1:04
Tandis qu'ils écoutent tes questions, les sourires des deux comparses s'élargissent par moment, visiblement amusés de certaines de celles-ci. Sauf pour la dernière, où Ethan affiche une mine assez gênée, et Sarune se mordille la lèvre, signe clair pour toi que ta question sur le Phénix la rend nerveuse.

Ethan prend alors la parole pour briser le silence, avec un large sourire :]- Je comprends que tout cela ne soit pas très clair pour toi. Non le Maire et Iris ne sont pas des Sidhe, même si l'un des deux le voudrait peut-être maintenant, au vu des circonstances..., dit-il tandis que le filtre de sa cigarette effleure délicatement ses lèvres parfaites surmontées de cette petite moustache fine à la Don Diego qui lui donne un côté poète rebelle latin irrésistible. Tu secoues la tête, réveillée par la suite de son petit discours :
- Iris est...Une Dryade. Un type de Fée qui ont survécu ici en devenant...Un arbre, en l’occurrence. Celui dans lequel tu es entrée tout à l'heure. C'est un esprit de la nature très puissant dans la ville du Phénix. Elle est la gardienne de ce parc, et plus encore. Et il y a déjà quelques années de cela, elle nous a fait l'Honneur suprême de nous adouber du Titre de Gardiens de son Domaine et des alentours..., annonce-t-il avec une telle évidence que cela pourrait presque ne pas te choquer. Et effectivement à bien y réfléchir, tu as vu et entendu des choses bien plus étranges dans ta courte existence de Mage. Mais jamais aussi bien racontées. Comme si il pouvait entendre tes pensées, la voix à la fois douce et hypnotique d'Ethan reprend son récit :
- Celia...N'est pas une Sidhe non plus. Mais c'est une Fée extrêmement puissante, mystérieuse et redoutable, même dans le monde Féérique...Il semble alors hésiter une seconde sur la suite, pensif, avant d'ajouter : Et nous la craignons car tout un tas de Légendes courent sur elle, y compris sur ses origines et son Kith. Certaines que je sais vraies, d'autres dont personne n'a aucune preuve. Elle est la Maîtresse des Miroirs. Un Art perdu qu'aucune autre fée qu'elle ne connait plus aujourd'hui. Et pour être tout à fait honnête avec toi, elle est folle à lier, ce qui n'arrange rien. Toute sa troupe du Wonderland  est composée de Fées dangereuses et aux mœurs...Tordues et inhumaines. La majorité des Fées saines d'esprits préfèrent donc les laisser s'installer un moment sur leur territoire, faire leur spectacles et leur manigances, et les laisser repartir d'eux-même...finit-il avec une moue affectée d'un certain dégoût. Sarune tremble un peu, mais aucun des deux ne semble vouloir poursuivre sur ce terrain. Du coup Ethan enchaîne en se rallumant une cigarette :
- Les "dents sales", comme les appelle Sarune, ce sont en fait les "Bonnets rouges" (red caps). Un Kith dangereux de petits délinquants dont l'origine serait écossaise, leur nom venant d'une tradition qui raconte qu'ils trempaient à l'époque leurs bonnets dans le sang de leurs ennemis. Avec leurs dents ils peuvent mâcher une portière de voiture, l'avaler et avec leur estomac la digérer...Donc on garde un oeil sur eux. Ici à San Francisco comme ailleurs ils ont tendance à monter des bandes et à créer des trafics. Ils sont souvent impressionnants, mais comme tu as pu le voir, ils sont un peu stupides pour la plupart., dit-il en souriant à la mention de votre petite altercation dans les bois.
- Quant au Maire...Eh bien il s'agit d'un Maire. Depuis notre chute dans le monde des mortels hors de l'Arcadie, nos traditions se sont perdues avec vous. Ont évolué avec vous. Nous avons fini à force par mettre entre parenthèse notre Monarchie presque en même temps que les vôtres. Et maintenant chaque Cité de chaque Royaume sont des Villes avec un Maire du Peuple Féérique, avec à peu près le même type de pouvoirs que les Maires mortels. Celui de San Francisco se nomme Hagal. C'est un Troll, comme  Mag. Les Trolls ont pris peu à peu la place tenue auparavant par les Sidhes. Ce sont de fiers guerriers, des protecteurs et des Fées de parole qu'ils ne peuvent rompre...
Il jette sa cigarette par la fenêtre et replonge son regard mordoré dans le tiens :
- Le Maire Hagal est quelqu'un qui essaie vraiment de faire le bien parmi les Fées de la Cité. Et je mets mon bras et ma tête à son service lorsqu'il en a besoin. Comme maintenant. Les Sidhes d'Arcadia ne reconnaissent pas son autorité, ni celle de cette "démocratie" que nous avons instauré au fil des Siècles. Pour eux c'est une hérésie, et le Maire n'est ni plus ni moins qu'un autre "Roturier" qui s'est abrogé les privilèges de la Noblesse Sidhe dans un gouvernement contre nature d'Anarchistes...

Il se tait,  et après quelques instants tu devines qu'il a délibérément décidé d'éluder ta dernière question, comptant sur ses charmes et ses réponses pour faire passer la pilule. Sarune elle balance d'avant en arrière. Tu la sens nerveuse, et tu la connais par coeur. Elle ne se retiendra pas longtemps, et tu vois apparaitre sa grimace. Elle finit par se tourner d'un coup vers toi et dis à toute vitesse :
- Et le Serment du Phénix c'est le Serment de la Cité, qu'on ne peut prononcer que s'il est réellement sincère. Si il réussi il recevra la marque de la Cité en entier, une marque magique très puissante. Sinon, ben..., tu sens que sa volonté résiste. Tu l'as déjà vu faire. Sarune ne sait pas dire la vérité. En tout cas jamais entièrement. Et quand elle essaie de le faire, ça donne toujours cette grimace, comme si ça lui demandait toute sa volonté de résister à un petit mensonge. Elle finit par ajouter à une vitesse ahurissante comme si les paroles lui brûlaient les lèvres : L'âme immortelle de cet abruti va brûler, désintégrée par le Phénix !...Ou pas, remarques, vu qu'on ne connait personne d'assez dingue et stupide pour avoir fait ça...

Ethan lève les yeux au plafond, puis ajoute avec un sourire composé où tu sens poindre de la vexation (ou est-ce de l'inquiétude ?) :
- Ne l'écoutes pas. Tu la connais. C'est une Pookah. Une Pookah renard, qui plus es...
- Hey, on insulte pas impunément mon héritage, Monsieur le Snob'le !
- Oh c'est sûr que tout le monde ne peut pas hériter d'une langue aussi pendue et menteuse que le Renard des Fables d'Esope...

Sarune à un temps d'hésitation sur la façon de prendre cette remarque, puis croise les pieds et les bras et relève fièrement ses oreilles tandis que sa queue bouge d'agacement :
-...Ca va inutile de faire le fier avec ton Esope. Je sais très bien qui c'est, je l'ai même rencontrée une fois dans le Haight, elle m'a signé un autographe dans la Librairie de Stan. Et elle a écrit sur les Renards, ce qui prouve qu'elle au moins a très bon goût !
- Esope était un homme, Sarune. Et il est mort il y a bien longtemps...
, ajoute distraitement Ethan, clôturant sa démonstration tout en faisant fulminer intérieurement ta meilleure amie qui prend un chewing gum de sa poche et se met à faire des bulles avec un air de dédain qui lui est clairement destiné.

Mais tu sens qu'Ethan est ailleurs. Pendant l'instant de vexation de Sarune il observe par la vitre arrière le décor des côtes San Franciscaines défiler, vous amenant à votre destination. Tu distingues finalement dans le rétroviseur son regard mordoré se tourner à nouveau vers toi :
- As-tu d'autres questions avant que nous n'atteignions le Wonderland ?
Masika
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Jeu 4 Juin - 14:45
A nouveau je me sens happée dans un monde terrible et merveilleux, un univers de joie pétillante et de détresse infinie. Les mots d’Ethan me fascinent tout autant qu’ils me transportent, vers un ailleurs qui vit pourtant dans notre monde. Les rares personnes avec qui j’ai eu l’occasion de discuter des Fées sont tellement loin du compte sur ce qu’ils sont et vivent. La plupart les voit comme des trublions dénués de cervelles qui se cachent pour faire des farces, mais je découvre peu à peu un monde à la fois riche et mélancolique, doté de ses propres règles. Une joie de vivre qui affronte chaque jour la morosité rampante qui gagne nos existences.

Dans tout ce flot d’informations, je commence à comprendre à quel point mes deux comparses ont pris un risque en m’accompagnant chez cette « Celia », et je préfère garder pour moi la formidable vague qui brûle mon cœur et mon ventre lorsque Sarune explique avec ses mots la sens du Serment du Phénix. J’aurai envie d’arrêter la voiture ici, me jeter dans les bras de cet étrange hidalgo au charme fou, de serrer son corps contre le mien et faire l’amour avec lui jusqu’à en oublier tous nos soucis.

*Arrêtes avec tes névroses ma pauvre Sisey !*

Fixer la route et arrêter de penser à ça. De toute façon Ethan a bien pris soin de tempérer l’enthousiasme de mon amie Pooka.

*Il a prêté serment pour toi, comme un Prince venu d’un conte de fées…*

Je sais qu’un sourire stupide fait de joie et d’un brin d’égocentrisme vient de naître sur mes lèvres malgré mes efforts pour le retenir. J’espère que les deux autres occupants de la voiture ne l’ont pas remarqué. Je dois faire un effort pour me concentrer sur la dernière question du Sidhe.

- Le vieux Mag et toi avez dit que Celia pouvait avoir des réponses sur le sortilège de l’esprit du Tumulte qui emprisonne Priska, Shub et le vieux Toby dans un cauchemar. Je suppose que vous comptez sur sa magie des miroirs. Qu’est-ce que vous pensez qu’elle exigera en échange ?

Je laisse un court silence passer puis ajoute, gênée :

- Je ne voulais pas vous embarquer dans les problèmes, vraiment je ne voulais pas. C’est que… je ne savais pas quoi faire d’autres pour les sortir de là. Priska et Sarune sont les seules amies en qui j’ai suffisamment confiance. Je continue, presque pour moi-même. Depuis la mort de Bobby, j’ai l’impression que ma vie est devenu un putain d'enfer…

A mon tour j'émets un serment intérieur. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider ceux qui n'ont pas hésiter une seconde à me venir en aide. Je leur dois bien ça.
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Mar 9 Juin - 19:44
Ta question reste juste quelques secondes en suspens dans l'air enfumé de cuir de la Shelby, avant que tu n'enchaînes sur tes aveux. A ta phrase, Sarune réagit comme elle l'a toujours fait. Elle se penche de sa place et t'enlace une seconde, chatouillant tes joues avec ses oreilles :
- Hey, c'est rien, petite sucette au caramel !...Tout va bien se passer, tu vas t'en sortir, comme toujours. On est des héroines, tu t'r'appelles ?

Souvenirs de jeunesse. Promesse de petit doigt qui t'avait arracher un rire quand elle s'était curer l'oreille juste après. Les couleurs sont vives malgré la distance. Tu étais heureuse avec elle, et tu l'es chaque fois qu'elle est avec toi, comme un lien étrange qui relie vos deux âmes pour une raison que tu ne comprends pas toujours.

Elle se redresse dans le siège et étale ses pieds sur le tableau de bord :
- Tu verras, on va les sortir de là avant que tu puisses dire Hemetca Uthin Kaphan Utit...TOURNES ! Dit-elle en hurlant d'un coup comme si une guerre venait d'éclater.

Heureusement que tu la connais. Elle ne parlait plus de sa phrase magique mais de la sortie d'Ocean Beach.

Tu prends la sortie au dernier moment, sur un chemin qui devient peu à peu sablonneux. Les odeurs dans le brouillard plus dense deviennent différente. Subtile humeur marine portée par les embruns. Vous êtes arrivés.

Les cailloux craquant sous vos roues, vous finissez  par vous arrêter au bout du chemin dans une sorte de "clairière" qui fait office de parking. Un autre souvenir éclate comme une bulle dans ta mémoire. Tu es déjà venu ici. Avec tes parents. Belle journée ensoleillée. Des rires d'enfants. Une belle plage. Tu faisais une créature marine dans le sable, et tu appelais les poissons...

Le bruit métallique des lourdes portières alors que vous sortez de la voiture dans un carré de visibilité au milieu de la brume san franciscaine. Ta peau et ton nez sentent la fraîcheur aux senteurs marines qui t'envahissent. Mais les embruns transportent jusqu'à ton odorat enchanté une autre sensation. Plus subtile. Etouffante. Quelque chose de menaçant, d'oppressant plane dans l'air de façon presque palpable.

Tandis que vous prenez le petit chemin sensé descendre vers la plage, tu entends des bruits métalliques au loin. Au début du chemin, une affiche se découpe dans la purée de pois dans laquelle vous nagez quasiment :
Wonderland Circus Wonder10

Sarune n'a pas l'air très rassurée, et Ethan est distrait tout le long du chemin depuis qu'il a vu l'affichette, jouant nerveusement avec une bille translucide noire et dorée qu'il fait adroitement passer entre ses doigts comme une pièce.

Plongeant dans l'épaisse couche grise, vous descendez jusqu'à ce qui dans tes souvenirs est une grande plage de sable. Le chemin est bordé de végétation éparse et basse,  et dans le brouillard tu commences à entendre que les bruits métalliques s'approchent, accompagnés de cris graves.

Tout à coup tes poils se hérissent alors qu'une voix d'outre tombe s'élève :
- Qui ose pénétrer dans le domaine de la Folie sans y avoir été invité....

Ton regard nerveux essaie de trouver l'origine de cette voix, mais tu ne distingues rien à plus d'un mètre. Tu t'apprêtes à essayer un sort de détection, quand la brume se déchire devant vous pour laisser apparaître un étrange...Homme. Il s'agit bien d'un humain, mais aux couleurs chatoyantes de vermillon, de carmin et d'or de sa tenue étoilée et de son chapeau, tu es presque sûre qu'il s'agit de l'aspect féérique d'un Kithain. Ou de quelque chose du genre.

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Il approche, suivi d'un chat noir aux yeux verts chatoyants, sans un bruit. Tu aperçois alors son visage qui te rappelle tout de suite les gens du voyage tel que tu en as connu quelques uns. Mais les Dreadlocks fines, sa boucle d'oreilles, son bouc bien taillé et son regard noir perçant te rappellent autre chose. Est-ce son accent étranger et coulant comme le miel, ou le parfum de sable chaud qui te parvient aux narines, ou encore son allure nonchalante qui cache mal son charisme et ses pectoraux qui sortent d'une chemise en soie ? Quoiqu'il en soit, il dégage pour toi l'aura d'un sombre héros des milles et une nuit.

Sarune se cache derrière Ethan en apercevant le chat noir. Le Sidhe lui ne s'en laisse pas Conter, et répond du tic au tac :
- Zoltan le Magnifique...

Le regard du Bohémien se plisse en observant Ethan et toute votre petite compagnie tout en continuant de s'approcher d'un pas si léger que tu jurerais qu'il vole au-dessus du sol. Sa voix prend alors un accent plus menaçant :
- Par tous les empalés de Târgoviște, regardes ça, Saint John...ce serait pas Red Jack ? Dit-il alors que le Chat noir miaule de ce qui sonne à tes oreilles comme un assentiment.
- Ne m'appelle pas comme ça. Plus jamais..., répond Ethan, en serrant sa bille sans le regarder. Etrangement, son aura chatoyante vacille un peu, son regard mordoré comme une feuille dorée volant dans un Automne éternel.

Mais Zoltan semble sourd à sa demande, et s'approche de vous d'un air menaçant en pointant un doigt bagué vers Ethan :
- Je t'appelle comme je veux, espèce de faux jeton, tu es pire qu'un crachat de Krota sur ma joue...Comment tu oses te présenter, encore une fois, devant moi ?....Espèce de Charniaco...

Alors que tu crains que la situation dégènère, il le saisit dans ses bras :
- Dans mes bras, imbécile !

Ethan semble décontenancé. Sarune, toujours dans le dos du Sidhe, s'est mise à quatre pattes et observe le chat noir qui observe la scène avec un mélange de dédain et d'amusement.

Il finit par lâcher ton Prince Charmant, mais son air assez impénétrable ne donne pas vraiment d'indice sur le fait qu'il va être une aide ou un obstacle à votre quête. Il finit par sortir une pièce de monnaie, et la fait passer entre ses doigts en vous observant d'un air cérémonieux. Un sourire amusé lui fend les lèvres :
- Alors, qu'es-tu venu chercher ici , mon ami ? Une ballade marine matinale avec tes deux amies, ou es-tu revenu pour de bon avec de nouvell.... Mais sa phrase tombe dans le brouillard alors qu'il t'observe un instant, avant de poser un regard colérique sur Ethan : Tu fréquentes de drôles de personnages, Jack...Qu'êtes-vous venus faire ici tous les trois ?

Ethan joue avec sa bille et semble reprendre un air aussi nonchalant que celui qui se fait appeler Zoltan :
- On est venus pour Célia. Nous avons besoin d'un service...

Zoltan fronce les sourcils, vous regarde à nouveau tous les trois, puis éclate d'un rire franc mais qui exhale une fragrance sinistre :
- Oh...Et tu penses réellement que je vais vous amener jusqu'à elle ? Après tout ce qui s'est passé la dernière fois ?
- Il le faudra bien...
, dit Ethan d'une voix déterminée. C'est important, sinon je ne serais pas venu. Tu le sais mieux que n'importe qui...
- Oh, ça c'est sûr. Je le sais. Mais tu as commis une erreur en venant ici, Gadjo... dit-il en dégainant de derrière son manteau en un éclair deux poignards à lames courbes. Tu sais qu'elles existent bel et bien à tes yeux. Tu les vois. Pourtant tu reconnais dans cette richesse et cette beauté totalement irréelle des armes chimériques.
Ethan reste planté là, attendant son adversaire, la bille dans sa main, qui elle est, tu peux le ressentir, belle et bien réelle.
Sarune se met à remuer frénétiquement la queue, puis annonce en sortant soudain de derrière Ethan avec un sourire d'une décontraction mesurée :
- Voyons, voyons, mais...Qu'est-ce que c'est qu'ça ? Un Duel au couteau ? Sérieusement ? Non, vraiment, c'est d'une Banalité affligeante..... A ce moment là, tout semble s'arrêter. Tout le monde se fige, comme si elle venait d'insulter toute l'assemblée présente ici, ou qu'elle les avait maudit tous en même temps. Elle lève un index décidé qu'elle colle à son nez, avant de reprendre d'un air amusé :
- Non, non non. Ca ne va pas du tout ! Que diriez vous plutôt d'un... Duel à l'ancienne mode ? dit-elle en levant un index d'attention : ...petit rappel des règles de duel : Poètique ou Lyrique, que piquent les critiques, et au brasier l'indignité et la grossièreté, sinon dans les feux de la banalité vous brûlerez... J'ai ici une boule de Chante-Songe, elle mesurera la fantaisie et l'audace de votre performance...Dit-elle en sortant une petite boule orangée de son sac-médecine, qu'elle secoue. La sphère se met alors à luire légèrement. Qu'est-ce que vous en dites, Zoltan le belliqueux ?... A moins, bien sûr, que derrière ses magnifiques pectoraux ne se cache qu'un Kithain sans envergure ni originalité, qui a plus peur de la honte que de la mort chimérique ?
Le chat éclate d'un rire trop humain (oui, en y repensant, aux dernières nouvelles les chats ne sont pas censés rire), et les yeux de Zoltan deviennent deux fentes alors qu'il remet les deux lames derrière son manteau de sang étoilé. Un sourire torve se dessine à l'intention de Sarune :
- Vilaine petite Xulpa à la langue bien pendue. Très bien. J'accepte.
- C'est une excellente idée
, répond Ethan avec un vague sourire en sortant une cigarette de ses poches.
- Oh, non non, Gadjo. Pas contre toi. Le provoqué choisi son adversaire selon les règles du Duel. Ce sera elle, dit-il en te montrant du doigt, Votre petite Sorcière enchantée..., il sort à nouveau sa pièce en or et continue de jouer avec en vous observant tous, puis en posant son regard noir sur toi : Alors, Sorcière, penses-tu être digne de faire partie de ce monde, où n'es-tu qu'une pauvre touriste ?...De toute manière, ce sera ça, ou vous rebroussez chemin avant que l'on ne devienne...Moins courtois..., finit-il avec un accent à la fois presque festif mais où perce toujours une hostilité sauvage

Au loin, tu entends toujours les bruits métalliques et les cris de ce qui doit être la clique du Wonderland. Il doivent être nombreux. Visiblement, ils ne sont pas très amis avec Ethan. Pas plus qu'avec les Mages.


Dernière édition par Nick Burton le Mer 3 Fév - 15:59, édité 1 fois
Masika
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Mar 21 Juil - 12:26
Chaleur rassurante du contact avec Sarune pour faire taire mes doutes. Je me sens si pleine de vie à ses côtés. J’ai parfois l’impression qu’elle est une projection de la part d’enfance qui somnole en moi. J’engage la Shelby en direction d’Ocean Beach après avoir frôlé l’incident cardiaque, puis coupe le moteur pour nous garer dans la clairière sablonneuse qui fait office de parking. La brume chargée d’odeur saline envahit mon odorat lorsque nous sortons du cocon de la voiture. J’inspire avidement plusieurs goulées de cet air marin, qui a un effet curieusement dynamisant, en même temps qu’il ramène à moi des souvenirs d’enfance. Du temps où nous étions encore heureux, du temps où mes parents voyaient encore en moi une enfant et pas un monstre de foire. Puis elle se fait sentir : une atmosphère subtile, mélange au shaker de menace douceâtre et de danger latent.

Je prends sur moi, me focalise sur la raison de ma présence, de notre présence, ici. Je garde le silence tandis que nous nous suivons les lacets d’un sentier de sable vers Wonderland. L’humidité de la brume perle sur ma peau et me fait frissonner. Ou bien sont-ce ces litanies métalliques en fond sonore qui me donnent l’impression de m’engager dans le ventre de quelque golem de métal ?

Poils au garde-à-vous lorsque nous sommes interpelés. La menace prend enfin forme, même si elle met du temps à se dévoiler. Aura de mystère, attributs ostentatoires et charme teinté d’une menace sourde. Et ce chat qui n’en est pas un.  Zoltan le magnifique, comme Ethan nous en fait la présentation. Un surnom pas volé. Il me vient à l’esprit les pages de l’un des nombreux livres que j’ai pu lire qui affirmaient que les Tziganes étaient les gardiens des secrets de l’Egypte. Zoltan semble être une incarnation de cette théorie. J’assiste avec un pincement au cœur à l’échange entre le nouveau venu et mon magnifique Ethan, inquiète de la tournure des évènements et prête à intervenir si la situation devait dégénérer. La suite en est d’autant plus déconcertante quand ce Zoltan saisit Ethan comme un frère. Les deux ont une histoire commune dont je ne comprends pas le sens, mais dont l’issue a semble-t-il été malheureuse.

Lorsque le Tzigane me remarque enfin, la situation menace à nouveau de tourner court, et les armes sont de sortie. Je vais pour intervenir et dire qu’Ethan et mon amie ne sont ici qu’à ma demande quand Sarune me devance. Et là, tout part sur un terrain, comment dire… surréaliste peut-être. J’assiste pantoise à la proposition saugrenue de Sarune, et plus encore à la réaction favorable de Zoltan. Sans même avoir un mot à dire, je me retrouve embarquée dans un duel dont je ne connais ni les règles, ni même les usages.

Je comprends néanmoins très vite qu’il me sera impossible de m’échapper. Je jette un regard en coin à Sarune, et le sourire malicieux qu’elle me renvoie me fait comprendre que c’est exactement là où elle voulait nous conduire. Je sais aussi qu’elle m’a préparé à cet instant depuis notre rencontre. Sa fantaisie, les jeux que nous avons partagé ensemble jusqu’à en rire aux larmes, le monde qu’elle a entrouvert pour moi. Tout cela visait à me préparer à cet instant. Prouver que je suis légitime dans le monde des fées. Etonnamment, ce sourire et la force que la Pooka me transmet à travers lui me donne une véritable confiance. Je sors de ma réserve et de la mise à l’écart que je m’étais imposée pour entrer dans l’arène du duel, à portée de Zoltan et de son chat rieur.

Un geste de la main, et la brume devient un décor de théâtre. Une clairière, un feu de bois au milieu d’un cercle de roulottes antiques. Et caché dans l’ombre d’une roulotte, un petit garçon peureux habillé comme Zoltan.

Les mots me viennent alors naturellement, je les déclame d’une voix assurée, pleine de malice et de moquerie. Je me sais agressive, mais ce Zoltan mérite une leçon à la hauteur de son arrogance.


Il était une fois…
Un petit garçon dans sa roulotte.
Il était triste qu’on le prenne pour un bouffon,
Ca le rendait bougon,
Alors le petit garçon décida qu’il lui fallait changer de culotte.
Il se couvrit d’apparats,
Donna parole à son chat,
Mais tout cela n’était qu’apparence,
Il lui fallait se donner une contenance.
Pour cela il rejoignit un cirque,
Mais son pauvre talent était bien trop académique,
Et dénué de Fantaisie,
Il prit le chemin de l’apostasie.
Zoltan le magnifique dégaine maintenant les armes,
Car son manque d’imagination est son véritable drame.
Et s’il croit avoir redoré son blason,
Il n’est toujours, au fond, qu’un petit bouffon.


Chacun de mes vers s’accompagnent d’un changement de décor dans la brume. Un petit Zoltan tour à tour en train de pleurer, de s’habiller de ses vêtements chatoyants, son chat riant à pleine gorge pour se moquer de lui… Ensuite une sortie de la scène d’un cirque, Zoltan tournant le dos à une foule le huant… Le même Zoltan jouant de ses lames féériques avant que je ne mette un terme à ce décor fantasmagorique pour ne laisser qu’une lumière faiblarde autour du véritable Zoltan pour accompagner mes derniers mots.

Pendant tout ce temps, je n’ai cessé de lui tourner autour. Mais à l’issue de mon poème, je m’arrête pour lui faire face. Et une expression lumineuse d’exaltation inonde mon visage.
Faust
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Sam 31 Oct - 16:29
Tes vers s'envolent comme autant de filaments colorés dans l'air qui forment peu à peu des scénettes montrant tour à tour un Zoltan raillé, triste et en colère, dont la frustration assez pathétique transpire dans la brume qui sert d'écran aux révélations de ton récit, tandis que tu tournes autour de lui, déclamant comme une imprécation.


Alors que ta satyre s'achève sur un halo triste entourant le vrai Zoltan, tu entends vaguement la voix de Sarune :
- Mais c'est quoi ce...

Alors que Zoltan te fixe d'un air réellement mauvais qui te tire un frisson de terreur bien involontaire, il finit par regarder en direction de Sarune. Et tu fais de même, constatant la même chose que toute l'assemblée :

La boule de chante-songe, l'orbe de verre orangée sensée départager vos performances dans cette joute verbale, émet de l'intérieur une lumière blanche intense. Qui croît. Une tache qui te fait penser à un symbole Magyque de la Vie est apparu une seconde, ou était-ce ton imagination exacerbée ? Un chant profond mais haut commence à traverser les lieux. A la fois magnifique et inquiétant. Sauvage et libre, elle te donne envie de partir au bout du monde pour aller encore plus loin, célébrer le chant de cette Vie sauvage que tu sens pulser. Un mal de ventre te saisit alors. Violent. Puissant. Tu as l'impression que quelque chose dans tes intestins veux sortir. Ta vision se trouble, une migraine lancinante te faisant perdre le sens des réalités alors que tu regardes, totalement hypnotisée, la lueur se transformer.

Comme une créature vivante, elle prends la forme d'une silhouette qui danse littéralement dans le globe, puis enfle encore, comme si elle voulait en sortir dans un chant de douleur atroce. Malgré ton manque total d'expérience dans le monde féérique, en constatant la réaction totalement flippée de Sarune qui lâche l'orbe et du reste des témoins qui semblent totalement déconcertés et apeurés, tu es à peu près sûre que tout ça n'est pas censé arrivé...

La grosse bille de verre trône dans le sable du chemin entouré par le brouillard. Elle est maintenant totalement blanche. Mais l'énergie que tu ressens pulse comme des phares dans la nuit, et gonfle au rythme du chant devenu maintenant terrible, comme un animal sauvage en colère. A un tel point que tu comprends soudain la réaction de Sarune. Chacun dans un rythme différent, comme une danse mal orchestrée, vous reculez, sautez, et prenez de la distance au moment où le Chante-songe explose littéralement dans des éclats lumineux qui vous obligent à vous protéger les yeux. Tu sens un poids sur toi l'espace d'une seconde qui te projette par terre, mais tu es trop préoccupée à te protéger pour chercher à comprendre ce qu'il se passe.

Au cri déchiré du chant qui explose lui aussi, succède le silence le plus total.

Tu ouvres les yeux pour relever ton regard sur la cause de cette déflagration. Plus rien que des morceaux de verre dans le sable. Mais tu sens toujours un poids sur toi, et tu réalises que c'est un corps qui pèse sur le tiens. Tu distingues le bras d'Ethan qui t'entoure, et ton ouie revenue à la normale tu entends son souffle sur ton oreille. Son haleine sent le miel et les fruits :
- Tu vas bien, Sisey ?
Au-delà de ce manque de convenance bien compréhensible, le ton de sa voix et son corps protecteur te font tressaillir.

Mais la voix de Sarune s'élève :
- Vires tes sales pattes de séducteur de ma soeur toi....Ca va mon petit bonbon arc-en-ciel ?

Ethan se relève, époussette son manteau, et c'est une Sarune à la mine inquiète qui s'approche de toi pour t'aider à te relever. Elle enchaîne en regardant la sphère en morceau que sont en train d'observer Zoltan et le chat noir avec attention :
- Dis donc, toi quand tu y vas, tu y vas...Te glisse-t-elle avec un sourire, allez, lèves toi mon sucre d'orge tout brun, tu vas finir par attirer les esprits des sables, avec toute cette beauté...

Elle t'aide donc à te relever, et tous restent silencieux un moment. Zoltan est accroupi devant les restes du chante-songe, comme un flic devant une scène de crime. Une voix pleine de malice s'élève derrière vous, faisant sursauter Sarune :
- Alors ça, c'est vraiment fascinantesque..., dit le chat noir qui est apparu comme par magie de l'autre côté, comme un fantôme.

Zoltan semble l'avoir entendu, et lui intime le silence. Ses yeux deviennent translucides quelques secondes, avant qu'il ne se relève, l'air interdit, annonçant laconiquement :
- Suivez-moi...

Sarune fronce les sourcils. Ethan lui aussi observe alternativement Zoltan, les morceaux du Chante-songe et le chat avec circonspection. Et le chat lui passe dans les jambes de Sarune qui sursaute avant d'aller rejoindre un Zoltan visiblement frustré mais qui tourne les talons vers ce que tu supposes être le campement du "Wonderland Circus".

Alors que vous le suivez tous (je suppose) à quelque distance, Sarune, nerveuse, glisse dans le brouillard épais :
- Dites, il vient de se passer quoi, là ?
Ethan reste quelques instants un éphèbe silencieux et mystérieux, une main dans la poche l'autre jouant avec sa bille, avant de répondre d'un air aussi énigmatique qu'un magnifique sphinx :
- J'aimerais bien le savoir, petite renarde. Peut-être Célia. Mais dans tous les cas je pense que c'est une bonne nouvelle. Zoltan considère qu'il a perdu...Ou alors c'est autre chose. Dans les deux cas, tout ceci joue en notre faveur. Pour l'instant...

*****

Descendant le petit dénivelé qui vous séparait de la plage et qui semblait nettement plus lointain dans cette purée de pois qui s'éclaircit avec les rayons d'un soleil voilé, vous êtes alors les témoins d'une scène pour le moins aussi inhabituelle qu'étrange :

Un cirque au bord d'une plage. Ceci pourrait déjà paraître incongru, bien que tu aies déjà vu plus incongru dans ta vie psychédélique. Mais cette plateforme en bois à moitié montée qui s'étend dans l'eau, ballottée par les vagues de l'Océan, voilà une idée bien plus étrange. Une véritable armée de plus d'une quarantaine de ce qui ressemble pour la plupart à des Fées à tes yeux enchantés s'affairent dans des cris et des bruits métalliques de marteaux, ainsi que d'autres outils que tu ne reconnais pas. Les tentes blanches et rouges énormes tiennent presque toute la place de la plage de sable. Le "Cirque" est en fait autant une fête foraine qu'un cirque à proprement parlé, avec même une "grande" roue est en construction. Un spectacle réellement féérique qui déclenche en toi une envie irrépressible d'aller jouer et t'amuser...Jusqu'au moment où une autre impression surgit de l'endroit. Un frisson d'effroi, aussi noir et étrange qu'une nuit d'Halloween devant une table de oui-ja et un film d'horreur, ou que ce que tu imagines du monde infernal d'un légendaire Nephandi.

Tandis vous approchez du chapiteau le plus haut, tu peux sentir les regards à la fois étranges et effroyables des créatures féériques qui vous entourent. Des bossus, des difformes, des regards plus menaçants que des tueurs, des expressions perverses. Une véritable cour des miracles d'une étrangeté à couper le souffle. Sarune n'a pas l'air plus rassurée que toi, observant le chat noir  de dos comme s'il pouvait lui sauter dessus à tout moment. La voix d'Ethan s'élève derrière toi :
- Ne vous en faites pas. Ils ont l'air plus menaçants qu'il ne le sont en réalité...

Sarune n'a pas l'air de partager l'avis de son compatriote féérique, même si elle essaie de donner le change :
- Ce n'est pas du tout flippant. Non. Ce sont juste des Fées tout à fait sympathiques, et qui ne nous veulent aucun mal...

Une vieille Fée rabougrie et édentée au regard aveugle vous observe, puis s'exclame avec ce qui doit être un sourire :
- Jackkkkkk....De retour, hein ?

Celui-ci a l'air gêné, mais répond finalement en reprenant une contenance :
- Non, Baba, juste une...Visite...

La vieille le regarde une seconde, puis ajoute en continuant son chemin de sa voix éraillée qui râcle dans ta tête en affichant un sourire presque sadique :
- Oh....Sois prudent, alors, mon garçon. Une visite, ce n'est jamais sans danger, surtout ici..., finit-elle dans une expression démente.

Au moment même où vous la voyez disparaitre dans la masse des "ouvriers", vous arrivez devant l'entrée du grand chapiteau. Zoltan et le chat se retournent vers vous solennellement, et le Gitan haut en couleur déclame alors dans une verve et un charisme qui ne te font pas regretter de ne pas avoir pu lui laisser la parole dans votre concours :
- Chers Damoiselles et Damoiseaux, Fils et Fille du Songe et de la Magie, vous allez être les témoins de l'inexplicable des pouvoirs abyssaux....De l'Ombre d'où tous les mystères ont surgit...

Plus que sa verve et sa diction parfaite, tu sens qu'il y a quelque chose chez cet homme...Cette Fée, qui rend ses paroles hypnotiques. Vivantes. Et ici, terrifiantes. Ses yeux reprennent cette teinte translucide qu'ils avaient adoptés tout à l'heure :
- Mais avant de pénétrer dans le Palais de la Grande Prêtresse des Fées noires, de la Maîtresse des Miroirs, dont la sombre sagesse n'a d'égale que sa cruauté, dont les Légendes sont innombrables et si horribles qu'elles pourraient glacer le sang d'un Ifreet, avant que vous ne pénétriez à vos risques et périls dans le Temple des Miroirs, Palais des plus grandes atrocités et des plus noirs secrets, avant que vous ne preniez le risque de ne plus jamais en revenir....Je suis le Grand Zoltan, et votre avenir vous laissera entrer et sortir...Ou mourir.

Alors que toute l'assemblée, y compris toi, êtes totalement envoûtés par l'épaisseur et l'horreur glaciale de son avertissement, il effectue une chorégraphie complexe avec sa pièce, la faisant tourner entre ses doigts à une allure presque inhumaine, avant qu'au détour d'un des doigts elle ne disparaisse littéralement, pour laisser apparaître trois tickets dorés et noirs entre les doigts de son autre main. Il s'approche de toi, et tend sa main baguée et presque menaçante vers toi, comme te mettant au défi d'en prendre un, finissant par une nouvelle mise en garde :
- Choisis bien...Mage.

Une fois ton ticket en main, tes compagnons en prennent un aussi, et Zoltan, écarte un des pans de l'entrée dévoilant juste l'obscurité, finissant sa lugubre introduction solennelle :
- Ce qui est donné par la prophétie de Zoltan ne l'est que pour vous et vous seul. Si vous le révélez, que les forces des ténèbres maudissent vos âmes, et crachent sur vos tombes ensanglantées.

Retournant ton ticket par intuition autant que par un souvenir de machines diseuses de bonne aventure des fêtes foraines, tu peux y lire une simple inscription dans une écriture cursive déformée : Fatalité ou Liberté, choisis ton sentier, Héritier.

Puis après une seconde pour vous laisser digérer cette menace, il ajoute en vous montrant l'entrée sombre :
- Maintenant entrez, jeunes fous, si vous l'osez. Laissez ici vos espoirs dont nous nous nourrirons, et franchissez le seuil de l'horreur pour atteindre votre but. Ou mourez des mains de notre Mère à tous si jamais vous faiblissez.

Te laissant passer en premier, les deux autres à ta suite, la main de Zoltan rabat le pan de l'entrée, et vous vous retrouvez dans le noir total. La voix à la peur à peine dissimulée de Sarune s'élève dans un écho vraiment étrange :
- Oh bah, si c'est que ça...J'ai pas du tout peur...AHHHHHH C'EST QUOI CA !!!???
- Calmes toi, chipie, ce n'est que moi. Ethan...
- Euh, oui, bien sûr...Mais préviens quand même quand tu veux me frôler dans le noir...Ca s'fait pas !


Une douce lumière s'allume sans prévenir, et tu constates alors que vous vous redécouvrez que c'est la bille d'Ethan qui émet cette pâle lueur aux reflets automnaux. Il affiche un sourire qui se veut rassurant, puis monte la bille au-dessus de sa tête pour révéler devant vous un couloir taillée en...Or, veiné de noir, dont les reflets chatoyants glissent sur tes deux compagnons. Vous progressez de quelques mètres pour vous retrouver finalement devant un croisement. Ethan soupire vaguement.

Tu constates que rien ne différencie un couloir d'un autre, lorsque tu tombes sur un symbole gravé. La Sphère magyque de la Vie. Puis tu t'aperçois que dans chaque mur est gravé une autre glyphe magyque. l'Entropie fait face à la Vie. Et devant vous, une troisième que tu sais être le Temps.

Sarune fronce les sourcils, perplexe :
- C'est quoi ces symboles ?
Ethan observe tes réactions tout en répondant à sa comparse :
- Des symboles des Mages, si mes vagues notions apprissent avec Mag' ne me trahissent pas...Est-ce bien cela, Dame Sisey ?

Une fois ta réponse faite, Sarune enchaîne en te regardant :
- Tu sais où il faut qu'on aille ?

Ethan t'observe attentivement, ajoutant :
- Il s'agit sûrement d'un jeu. Une énigme. Probablement en lien avec Dame Sisey. La Maîtresse des Miroirs sait que nous sommes là, et...Peut-être aussi pourquoi. Alors elle joue avec nous. Mais cette énigme ne nous est pas destinée...

Ethan te regarde de ses grands yeux d'automne mordorés plein d'espoirs en toi à ce que tu peux en lire :
- Il s'agit de votre quête, Mage Sisey...Vers quelle destination vous porte votre intuition ? Devrions-nous nous séparer ? Quels que soient tes choix, n'oublies pas où nous sommes et qui elle est...Tout ici n'est qu'une image déformée dans un miroir. Et ces miroirs testent notre détermination et notre ruse.
Masika
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Mer 3 Fév - 17:08
Moment d’euphorie créative lorsque j’en termine avec mes rimes et ma petite mise en scène. Satisfaction éphémère de la victoire que je sens poindre à l’air renfrogné du gitan-fée, vite effacée par l’inquiétude qui perce dans la voix de Sarune. Je me tourne en même temps que Zoltan vers la Pooka pour constater que la boule aux reflets orangés qu’elle tient dans ses mains se teinte d’une lueur blafarde qui grossit à vue d’œil. J’aimerai pensé que c’est le signe que j’ai réussi l’épreuve, mais l’air étonné, voire apeuré, des êtres féériques qui m’entourent met rapidement un terme à cet espoir. Je la discerne alors: fugace, l’empreinte de la sphère de vie dans l'objet tenu par la Pooka. Le chant envoûtant, profond, me tourne la tête tandis qu’une sensation brutale agite mon ventre. Sans avoir jamais accouchée, je sais que cette douleur est celle que l’on ressent lors des contractions précédant l’enfantement. La tête prise dans un étau de douleur, je ne peux détourner mon regard de la boule de chante-songe en pleine mutation. Un instant, j’ai l’impression que c’est une partie de mon être qui est prisonnière de cette boule, que c’est une partie de moi qui hurle sa douleur.

J’ai pourtant encore assez de lucidité pour comprendre au mouvement de recul des autres protagonistes de cette scène surréaliste que je dois moi aussi me protéger de ce qui va suivre, au lieu de succomber à la pulsion qui me pousse vers la sphère magique.

- Attende… Mes mots meurent sur mes lèvres lorsque l’objet explose dans un éclat lumineux aveuglant. Projetée sur le sable glacial, je ne parviens pas à voir la suite.

Lorsque j’ouvre les yeux dans le silence qui a succédé à l’insupportable mélopée qui l’a précédé, la boule de chante-songe n’est plus qu’éclats de verre éparpillés sur le sable. J’en ressens comme une forme de vague-à-l’âme aussi étrange que profond. Ce spleen momentané disparaît aussi vite qu’il s’est manifesté quand la douce voix d’Ethan et son haleine délicate envahissent mes sens. Je peux sentir son bras protecteur et son corps chaud contre le mien. J’en frissonne.

Sarune vient me tirer de ce moment embarrassant avec son aplomb habituel. Elle a même le don de me faire sourire dans les moments les plus gênants, ce qui est, je dois bien l’admettre, salutaire dans le cas présent. Le chat de Zoltan nous fait néanmoins toutes deux sursauter. Déjà il a la vilaine habitude de parler, mais si en plus il se met à surgir dans le dos à tout moment, ça devient presque surnaturel… Ca a au moins l’effet d’inciter Zoltan à accepter de nous conduire vers le Wonderland circus.

La brume oppressante s’effiloche en filaments paresseux à notre passage, et Sarune a la bonne idée de mettre les pieds dans le plat, devançant ma question sur ce qu’il vient de se passer. La réponse laconique d’Ethan nous laisse toutes deux sur notre faim. J’hausse les épaules en direction de ma copine. Un autre mystère qui vient s’ajouter dans mon voyage à la Lewis Caroll. Mes parents auraient du m’appeler Alice. J’espère secrètement que Celia ne jouera pas le rôle de la Reine de coeur.

Cette dernière pensée prend pourtant un peu plus de corps lorsque nous arrivons à notre destination. D’abord euphorisante par sa conception terrestre et aquatique, son habile mariage entre le cirque et une fête foraine, le Wonderland circus vous passe rapidement ce goût sucré pour laisser sur votre langue celui de l’angoisse. A bien y regarder, l’endroit fait plus penser à un cauchemar kafkaïen qu’au rêve effronté d’un enfant. Je comprends mieux les réticences émises par Sarune et Ethan à venir chercher une solution ici. A mon tour je me demande si c’était une bonne idée. Et plus nous avançons dans le camps, plus cette sensation s’accentue.

Les êtres qui peuplent ce lieu sont à son instar, à la fois fantastiques, misérables et effrayants. Mais plus surprenant encore, ils paraissent très bien connaître Ethan. Ou Jack.

- Jack, hein? dis-je avec une pointe d’ironie. Qui êtes-vous réellement alors? Jack, Ethan ou un autre?.

Question vaseuse qui ne mérite pas mieux que sa mort dans le silence oppressant qui entoure notre avancée jusqu’au chapiteau qui domine les autres constructions éphémères. Il s’en dégage le même sentiment ambivalent d’attirance et de répulsion que pour tout ce qui constitue ce lieu singulier. Zoltan se livre alors à une invitation qui pourrait paraître grand-guignolesque s’il était prononcé en tout autre endroit. Ici, l’environnement et le charisme troublant du gitan font de cette déclaration une prophétie effroyable et palpitante à la fois. J’ai pourtant le courage de le fixer dans les yeux lorsque je m’empare de l’un des trois tickets qui me sont tendus.

- Bien choisir…? Est-ce que le principe d’Entropie vous échapperait, Zoltan ? Dis-je avec un sourire sans joie.

Je me glisse ensuite dans l’obscurité profonde du chapiteau, non sans avoir consulté le dos du ticket qui m’a été donné. Tandis que le pan de l’entrée se referme sur nous, laissant Sarune exprimer à sa manière bien à elle le stress qui m’habite également, je ressasse intérieurement l’avertissement de Zoltan : Fatalité ou Liberté, choisis ton sentier, Héritier.

* Je vais te sortir de là Pris. Il n’y aura pas de fatalité, Frangine! *

J’ai enfin une explication à la lubie d’Ethan pour la bille qu’il tient depuis que nous sommes arrivés sur la plage. Une lumière douce aux reflets rouge-dorés illumine un couloir qui semble taillé dans le temple de Salomon lui-même. Arrivée devant l’inévitable croisement, je considère chacun des trois chemins et le glyphe symbolique qui leur est associés. A la question de Sarune et la demi-réponse d’Ethan, je rétorque avec un hochement de tête :

- Oui, il s’agit bien là de trois des neuf symboles des sphères Magyques qui baignent le Graal primordial. Ici l’Entropie qui fait face à la Vie, et au milieu le Temps.

J’écoute la demande d'Ethan sur le chemin à suivre en hochant la tête, mais mes pensées sont ailleurs. Ma main se porte instinctivement sur mon ventre, me rappelant la sensation que j’ai éprouvé lors de l’implosion de la boule de chante-songe un peu plus tôt sur la plage. Je reste silencieuse pendant de longues minutes, sentant l’impatience grimpante de Sarune qui trépigne à mes côtés et le calme tranquille d’un Ethan immobile à quelques centimètres de moi. Lorsque je parle, c’est d’une voix que je trouve curieusement assurée, même à mes propres oreilles :

- L’Entropie, c’est la voie du Maraudeur qui a jeté son sortilège sur Priska.

Je désigne ensuite la couloir avec le glyphe qui m’est le plus familier.

- La Vie, c’est le chemin auquel j’aspire le plus, celui qui me conduira vers mon propre achèvement et la maternité que j’appellerai bientôt de mes vœux.

Je suis presque surprise des mots qui sortent de ma bouche, qui font écho à des sentiments personnels confus que je n’avais jamais réussi à expliciter.

- Le Temps, c’est la prison dans laquelle Priska se trouve enfermée.

Je laisse quelques secondes passées avant d’achever :

- C’est là que je dois aller la chercher.

Je me tourne vers mes deux compagnons. Je me sens tellement reconnaissante de ce qu’ils font pour moi que j’en ai presque les yeux embués de larmes :

- Je vous ai conduit ici, et je ne sais pas si je pourrai un jour vous rendre tout ce que vous m’avez offert si spontanément et sans arrière-pensées. J’ai fait mon choix, mais ce n’est qu’une intuition. Je ne crois pas que nous devrions nous séparer, nous sommes venus ici ensemble et je pense que nous devrions en sortir ensemble. Mais à l’heure des choix, chacun est libre et je ne vous en voudrai pas de suivre votre propre route, car je vous en ai déjà assez demandé.

Je me tourne vers chacun d’eux dans l’attente de leur réponse. Au plus profond de moi, j’ai l’espoir qu’ils se joignent à moi, mais je ne me sens pas en position demander quoi que ce soit. Ce choix est aussi le leur.
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Mer 31 Mar - 15:33
Dans le couloir doré et noir coloré de l'aura orangée de la bille d'Ethan, tes deux compagnons se regardent, comme surpris, avant de se retourner comme une seule Fée vers toi avec de larges sourires qui se veulent convaincus mais laissent transpirer leurs doutes. Sarune bouges les mains en parlant :
- Mais qu'est-ce que tu racontes, ma chérie, bien sûr qu'on va t'accompagner ! Il faut sauver Shob et Pris' ! En plus j'ai pas peur du tout, et lui il a le pouvoir du Phénix, on craint vraiment rien ! Rien du tout !...

Ethan secoue la tête avec un sourire en coin qu'il tourne vers toi, puis avance bille en main vers le carrefour vous faisant signe de le suivre. Il cache du mieux qu'il peut l'effet que semble lui faire cet endroit, mais tu peux sentir un léger malaise dans sa posture :
- Sarune a raison. Nous devons nous hâter, les vies de nos deux amies ne tiennent sûrement qu'à un fil...Avançons, avec un peu de chance elle n'a pas encore senti notre présence...

Alors que Sarune se sent les dessous de bras avec un soupir de soulagement, l'écho des paroles du Sidhe se répercutent dans cet étrange labyrinthe d'Or et de Ténèbres alors que vous traversez le carrefour pour pénétrer dans le couloir en face de vous, passant devant le symbole Magyque du Temps. Vous progressez lentement et tu commence à sentir une puissante Magye est à l’œuvre. Du Glamour. Mais il a un parfum plus...Piquant et dangereux que celui de Sarune et Ethan. Quelque chose de rouge, noir et sombre qui tourbillonne autour de vous. Quelque chose de...Fou et macabre en exhude.

Dans la pénombre orangée le couloir s'ouvre après quelques mètres sur une salle. Ou du moins tu penses que c'en est une, puisque des miroirs alignés t'offrent une vision totalement impossible : des miroirs dans tous les sens formant des couloirs qui montent, descendent, vont sur les côtés ou descendent, dans un non-respect flagrant des lois de la physique des mortels. Ton esprit chancelle un peu, mais heureusement pour toi tu as l'habitude de passer outre la raison des mortels. Tu fais tout de suite le lien avec la magye de Correspondance et le Palais des Glaces de ton enfance à la fête foraine. Des choix infinis s'offrent à toi. Lequel choisir ?

La voix de Sarune brise le silence :
- Ben ça...Elle est sacrément narcissique cette Reine, on dirait... Dit-elle en s'avançant alors que personne ne bouge, comme attirée par l'endroit.
Ethan lui semble nerveux et regarde les couloirs infinis avec circonspection, avant de se tourner légèrement vers toi :
- Je...Ça ne ressemble pas à ses tours habituels. Je ne vois pas d'issue simple...C'est à toi que revient la décision, Dame Sisey. Cette scène s'adresse sûrement encore à toi...

Mettant un bras en travers de sa route, tu empêches ta Pookah préférée de s'engager dans ce labyrinthe. Tu regardes encore l'infinité d'entrées et tu finis par te décider pour la direction la plus improbable, qui zig-zague dans toutes les directions. Tu te dis qu'il n'y a sûrement pas de bon chemin, mais que le chemin le plus tordu et improbable a plus de chances de vous mener à destination. Un raisonnement totalement surréaliste mais qui depuis quelques heures ne te choque plus du tout.

Vous entrez donc dans un couloir qui commence par monter au plafond. Contre toute logique vous ne tombez pas, et la gravité semble s'inverser. Ou est-ce le décor ? Tandis que vous continuez à avancer, Sarune, tout sourire, saute, tourne et touche tout comme pour vérifier que tout ça est bien réel :
- Hey c'est génial ! Regardez, regardez ! Dit-elle en courant partout comme un petit chiot en montrant les miroirs et en prenant des poses improbables en faisant la roue.
- Ne t'éloignes pas de nous, Sarune...Cet endroit est sûrement dangereux...Dit laconiquement Ethan en avançant prudemment avec sa bille devant lui, comme un bouclier imaginaire.

Une impression étrange te saisit. Tu as l'impression que ce n'est pas vous qui avancez, mais le couloir et les miroirs eux-mêmes qui avancent vers vous. Tu finis par voir ce que Sarune trouves si drôle : vos images se déforment dans les miroirs pour adopter de nombreuses formes totalement impossibles même pour un miroir déformant : Sarune avec un corps de girafe. Toi en poupée. Ethan en porte...Toi en montgolfière....Ah, tiens. Juste toi. C'est presque étrange.

Comme dans tes souvenirs de fête foraine tu lèves le bras et fais une grimace à ton reflet. Tu sursautes alors que le bras que tu viens de baisser se soulève à nouveau dans une parodie de mime. Tu vérifies ton propre bras, mais il n'a pas bougé. Regardant à nouveau ton reflet, tu observes ce miroir qui a l'air de mal fonctionner. C'est alors que tu te souris et te fais un petit signe de la main. Puis ton reflet indiscipliné met ses bras derrière le dos et regarde son ventre qui commence à gonfler. Troublée tu mets la main sur ton propre ventre, mais rien. Elle lève alors des yeux totalement verts vers toi, un rictus inhumain mais bienveillant aux lèvres, avant qu'elle ne tourne les talons et s'enfonce dans le décor de cet abîme d'infinis de reflets derrière elle et ne disparaisse complètement.

Tes mains sont moites. La voix d'Ethan s'élève devant toi :
-- J'espère que...
Mais il n'a pas le temps de finir sa phrase. Dans des traits de lumière rouge sang, deux formes sortant des miroirs attrapent tes deux compagnons et les emportent avec eux dans le cri sec de Sarune. Puis plus rien. Le silence. Ton image multipliée par l'infini. Ta tête tourne légèrement, et tu sens que cette Magye y est pour quelque chose.

Tu sursautes encore alors qu'on tape au miroir à ta gauche. Tu tournes la tête et vois ton propre reflet de retour. Elle n'a plus les yeux verts, son ventre est redevenu normal, et elle sort de son dos un livre. Elle soulève un sourcil avec un regard rusé, te fait un clin d’œil, et jette le livre, qui contre toute attente atterrit à tes pieds.

On dirait un Grimoire de magye ancienne ou un de ces vieux tomes du XIXème qui dorment dans ta bibliothèque à Sausalito. Mais celui-ci est recouvert d'or et...De photos de toi. Sur la couverture, une inscription écrite en plein et en déliée à la plume : Sisey Bones. Tu as soudain un frisson en l'observant, un mauvais pressentiment. Comme si ce livre renfermait quelque maléfice. Le temps que tu fasses ses observations, tu t'aperçois que ton double miroir s'est fait la malle. Tu es seule. Par réflexe tu testes les miroirs, mais pour toi au moins ils sont solides. Encore un tour de la fameuse Maîtresse des lieux. Mais dans quel but ? Un test ?

Tu regardes à nouveau le tome sur le "sol" doré. Peut-être que les réponses sont quelque part là dedans ? A moins que ce ne soit un piège...

Après une inspection rapide et l'urgence de la situation, tu te décides à l'ouvrir prudemment. Pour y découvrir...Une sorte d'album photo. Dérangeant. D'abord parce qu'en parcourant les pages tu t'aperçois que c'est toute ta vie qui est là-dedans,  jour par jour, depuis tes premiers pas jusqu'à ton départ de chez tes parents, leur mort, et même les évènements les plus récents. Ensuite, parce que ces photos n'existent pas. Personne ne les a prise, tu t'en souviendrais...Tu aperçois alors les miroirs bouger. Puis tout bouge, y compris sous tes pieds. Tu manques de tomber tandis que la configuration des lieux change totalement, te laissant avec un couloir doré derrière toi, et devant, trois miroirs.

Dans le premier tu aperçois une petite fille noire habillée d'une robe blanche, avec une couverture marron à carreau sur les épaules. C'est toi. Tu reconnais tes deux petits chignons sur les côtés et ton air de petite fille rieuse et innocente. Tu manges un cookie, mais...Il y a quelque chose qui se passe derrière. Quelque chose que tu ressens au plus profond de toi. Un secret ?

L'image devient floue et se perd dans les limbes d'un brouillard gris, alors qu'une image apparaît sur le miroir du milieu. C'est toi. Le même toi que tout à l'heure. Celle avec les yeux verts. Tu aperçois une forme de sagesse séculaire mais aussi d'inhumanité dans ce regard. Elle te sourit encore et te fait signe de venir avant elle aussi d'être engloutie par la brume grise.

Dans le troisième miroir apparaît alors une ombre, qui se transforme en décor. Tu finis par apercevoir dans le brouillard le pont du golden gate. Brisé. Et le décor qui apparaît autour te fait entrapercevoir une scène totalement Apocalyptique. Immeubles en ruines, ciel noir comme du charbon. De la neige tombe sur ce San Francisco détruit. Non. C'est noir. Ce n'est pas de la neige. Ce sont...Des cendres.

Les trois miroirs redeviennent alors des miroirs, et comme si tu venais de revenir d'un trip sous LSD tu te retrouves seule avec toi-même, piégée dans le labyrinthe de la Maîtresse des Miroirs, et celui de tes pensées, avec pour seules issues visibles les trois miroirs -si ce sont bien des issues-, un couloir, et un livre.
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Ven 11 Juin - 15:05
Forte de la décision prise et du soutien inconditionnel des mes deux amis, je nous entraîne dans le couloir où le symbole de la sphère de Temps est rapidement dépassé. J’essaie d’afficher une résolution plus forte que je ne la ressens réellement. Mon esprit émet tant d’hypothèses devant les énigmes que nous propose la maîtresse de ces lieux ô combien étranges. Et si mon interprétation était erronée ? Le souvenir de la boule de chante-songe, et de la sphère de vie associée, vient à nouveau me turlupiner. Et si il s’était agit d’un indice à suivre. Suis-je passée à côté ?

* Trop évident…* Me dis-je autant par conviction que pour me rassurer.

Nous avançons dans ce dédale enténébré, où des volutes rouge sang servent d’unique guide. J’ai l’impression de vivre ma propre Catabase dans un esprit à la fois magnifique et terriblement malsain. J’aimerai en savoir plus sur notre hôtesse mais, d’une part l’atmosphère étouffante encourage peu à la discussion, et d’autre part Ethan semble lui-même peu enclin à se livrer sur un passé que je devine torturé.

Assez rapidement, plus que je ne l’aurai imaginé, nous accédons à une salle plus grande dont l’éclairage est différent. Il faut plusieurs secondes à mon esprit pour qu’il parvienne à faire le point sur cette géométrie impossible de miroirs agencés dans un espace en quatre dimensions.

- Sacrée narcissique ou reine du trompe-l’œil, dis-je en réponse à Sarune tout en barrant la route à son insouciance. Sa remarque a tout de même réussi à m’arracher un sourire dans ma préoccupation.

J’hoche la tête à la réflexion de mon doux prince féérique sur ce choix qui me revient de nous tracer la route. Une nouvelle fois je garde le silence vis-à-vis de lui, respectant sa demande implicite de ne pas l’interroger. J’aimerai pourtant en savoir plus sur « les tours habituels » de celle qui a imaginé cet endroit. Devant la multitude de choix possibles, je me décide pour le plus inattendu, du moins si je me place dans ma logique de mortelle. Tous mes sens sont perturbés lorsque nous entamons la montée d’un couloir où le vide est malgré tout solide sous nos pas. Sensation accrue lorsque je comprends que tout cela ressemble aux films dont Prisca et moi-même sommes si friandes. Quand les héros sont dans leur voiture et que tu sais que c’est le décor qui bouge, pas la voiture. Ce palais des glaces est fictif. C’est un décor pour l’esprit, pas pour la réalité physique. Cet éclair de lucidité trouve encore plus d’épaisseur lorsque je commence à me mirer dans ces miroirs qui n’en sont pas. Le reflet, qui n’en est pas un, joue avec les méandres de mon propre esprit. Enfanter. La main sur mon propre ventre, le reflet qui sourit. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Quand je parviens enfin à me tirer des images hypnotiques du miroir qui me fait fac, je me tourne vers Ethan et Sarune. Je n’ai pas le temps d’esquisser le moindre geste que des entités s’emparent d’eux et les amènent dans ces miroirs factices.

- Hey ! m’exclamais-je en tendant vainement et trop tard la main vers l’endroit où se trouvaient les deux Fées quelques instants plus tôt. Je me précipite vers l’endroit où ils se sont évaporés, avec la sensation que mes jambes pèsent chacune une tonne. Je n’ai pas fait un mètre quand je sursaute devant le retour de mon propre reflet qui tape sur la glace pour m’interpeller.

Souffle rapide. Pouls qui s’accélère. Envie de hurler. Esprit au bord de la rupture.

* Du calme ma fille. Tu es chez la reine de l’illusion. Le château de la Reine de pique. Tout ceci n’existe pas.*

J’ai repris l’empire sur mes nerfs quand le livre arrive à mes pieds. D’une main malgré tout tremblante, je saisis le tome en me courbant légèrement. Sisey Bone. Je suis parcouru d’un frisson de terreur. Sans même ouvrir la couverture, je sais déjà ce qui se trouve là-dedans.
Je l’ouvre, pourtant.
Larmes de joie devant des images d’un passé heureux, frémissante de rage devant les images de l’établissement Debeau, larmes de peine face aux photos de l’enterrement de mes parents, sourire devant tous ces bons moments avec les musiciens et artistes que je respecte tant… jusqu’à cette dernière photo datant d’il y a à peine 20 minutes devant Zoltan. Une vie résumé en quelques photos qui n’ont jamais été prises. Les sentiments contraires s’accumulent trop vite. Ma tête bourdonne, c’est la chute. Pas mes jambes qui viennent de céder, non, c'est bien le décor qui continue son altération incessante. Je me laisse faire, abasourdie.

Les trois miroirs.

Chacun sa scénette. Chacun son sens caché. Je regarde, atone, les images défiler jusqu’à me retrouver face à trois reflets identiques qui sont ceux de ma position actuelle : Grande fille à la peau caramel, le livre de ma vie dans la main gauche et l’autre main posée sur ma cuisse. Je me regarde.

- Passé, présent, futur, dis-je d’une voix sans rythme. Tu me demandes ce que je veux Celia ? Ce que je choisis ?

Sans attendre de réponse, je pose le livre sur la paume de main puis me concentre dessus en appelant la sphère de Matière comme glyphe de transmutation.

*Je connais moi aussi quelques petits tours, bitch !*


Le livre n’est bientôt plus que trois pierres sur lesquelles je referme mon poing. Je les lance ensuite tour à tour sur chacun des trois miroirs de manière à les briser, si cela est possible, tout en m’époumonant :

- Je suis Sisey Bones, et je ne laisserai jamais un autre décider à ma place de qui je suis.

Puis, d’une voix calme mais pleine de volonté :

- Maintenant assez joué, Reine des miroirs.  Tu sais qui je suis et ce que je veux. Rends-moi Sarune et Ethan, et dis-moi si tu es capable de te mesurer à la sorcellerie d’un Maraudeur. Sinon, laisses-nous partir et retournes jouer à tes devinettes sordides.
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Jeu 22 Juil - 5:15
Tandis que tu fermes ton petit poing serré de rage et de frustration sur les trois pierres, une vague sensation étrange te saisit, et il te semble fugacement entrevoir un reflet verdâtre dans les galets. Mais ta colère du moment n'y prête pas plus d'attention, trop occupée à te faire lancer rageusement les trois projectiles sur leurs cibles avec une redoutable précision alors que tu t'époumones dans un accès d'impulsivité qui, soyons honnête, ne t'es pas étranger. Les cailloux pénètrent dans les miroirs, mais malheureusement au lieu de se briser, ceux-ci absorbent les pierres comme si leur surface était composée d'eau.

Mais alors que tu termines ta dernière tirade, les cailloux reviennent flotter sur la surface des miroirs comme des noyés remontés des flots. Leur forme change subtilement pour adopter une forme de graine, et une lueur verte s'en dégage puis envahit les miroirs. Tu sens alors au fond de toi que quelque chose va se produire, comme si tu étais d'une certaine façon reliée à ces "graines". D'abord de minuscules bourgeons poussent, se transformant à une vitesse hallucinante en racines qui s'étirent pour s'agripper aux bords dorés des trois cadres, comme pour en sortir. Puis elles s'étendent, et s'étendent encore, s'extrayant des miroirs pour envahir le couloir d'or qu'elles recouvrent aussi en quelques secondes.

Tu sens alors dans tes tripes quelque chose se fendiller, comme si la réalité elle-même était envahit par ses racines et menacée de céder sous leur pression. Et c'est alors que tu l'aperçois. Derrière le miroir de cette illusion. Les racines finissent par casser ce décor, ce reflet déformé posé devant tes yeux pour que tu ne distingues pas ce qui se cache derrière. De manière totalement surréaliste l'endroit dans lequel tu te trouves exploses en milliers de bout de miroirs...Et toi avec.

Ton corps est séparé dans une douleur à la limite du supportable. Mais tu tiens bon. Même lorsque tu vois tomber un morceau de miroir avec ton bras droit dans un vide aussi obscur que le Néant. Tu expérimentes alors une sensation totalement irréelle où tu es séparée dans différents éclats tout en étant "une", écartelée dans ta psyché et ton corps, te rappelant des moments de terreurs sous LSD, mais en bien pire.

Heureusement tout cela ne dure pas, et les morceaux tombent à terre alors que ton corps reprend son unité et sa consistance dans une douleur à peine moins atroce. Tout est flou, comme si tes yeux avaient regardé à trop d'endroits en même temps pour faire le point, et tu as l'impression d'avoir perdu tous tes autres sens dans un énorme paquet de coton.

Tes perceptions se font bientôt un peu plus nettes, et tu entends hurler :
- NON, NON, NON !!!!!

Tes yeux, de retour dans tes orbites, passent d'un grand blanc à un grand noir, avant de te permettre de distinguer une scène presque aussi déroutante que la précédente : Une jeune fille d'un âge indéfinissable mais qui ne doit pas excédé une dizaine d'années tout au plus te hurle dessus tout en ramassant des fragments de miroirs en fulminant de rage. T'assassinant d'un regard bleu-blanc laiteux presque translucide posé sur un visage de porcelaine, lui-même encadré d'une magnifique chevelure longue et raide couleur ailes de corbeau, son expression haineuse et presque cauchemardesque n'arrive pourtant pas à gâcher la beauté surnaturelle de cet être au charme envoûtant. Sa robe bleue d'écolière sage semble sortie d'un conte de fée du XIXème Siècle, et de tous les pores de sa peau exhale une grâce et un envoûtement aussi puissants que ceux d'Ethan. Mais cette attraction est accompagnée de quelque chose de bien plus sombre. Quelque chose qui te terrifie totalement jusqu'au tréfonds de ton avatar quelques secondes. Ta première impression est que si la mort et la folie avait pu avoir une fille, elle ressemblerait sûrement à ça.

Ta présence d'esprit finit par te faire observer les alentours et le reste de la pièce. Tu es incapable d'y distinguer des contours qui semblent plongés dans l'obscurité, mais plusieurs choses te sautent aux yeux. La pièce est remplie de miroirs. Des miroirs de tailles et de formes totalement différents qui flottent dans l'air autour de ce qui semble être une sorte de...Trône composé de centaines de grosses piques noires en métal. Tu aperçois alors avec frayeur Ethan et Sarune qui flottent eux aussi, juste au-dessus du trône, enchaînés et bâillonnés, se tortillant comme des vers. Le regard de Sarune te tord le ventre, mais tu peux voir qu'Ethan lui a l'air étrangement plus calme malgré ses gesticulations.

Revenant vers la beauté aux cheveux noirs et aux yeux assassins qui te hurle encore dessus quelques secondes dans une langue que tu ne connais pas (peut-être du russe ou de l'allemand ?), tu vois apparaître, sorti de nulle part, la silhouette fine d'un jeune homme simplement vêtu d'un pantalon et d'un gilet de cuir blancs moulants qui ne dissimule pas les nombreuses cicatrices partout sur son torse fin mais athlétique. Des marques rouges sur ses poignets te font penser à des fers comme tu en as vu dans les films, et tu notes un élément assez incongru dans ce portrait d'esclave SM : il porte une montre à gousset en or dont la chaîne dépasse de son gilet. Il commence à aider la supposée Celia à ramasser les bouts du miroir alors qu'elle semble lui hurler dessus à lui aussi d'une voix quasi hystérique, et tu notes alors un encore un "détail" qui t'avait presque échappé sur le jeune homme d'une vingtaine d'année au visage trop émacié et cerné : au-dessus de sa chevelure rousse chatoyante en cascade jusqu'aux épaules sont posées deux oreilles tombantes de lapins.  

La petite fille se relève, observe un court instant le lapin humain (un Pookah ?) avant de lui mettre contre toute attente un gros coup de pied dans les côtes de ces petits souliers cirés noirs tout en affichant un sourire d'un sadisme monstrueux. Le lapin est projeté à quelques mètres avec une force hallucinante dans un petit cri d'animal blessé, mais la gamine a déjà tourné les talons sans un regard pour lui pour se diriger en sautillant vers le trône au centre de la pièce. Tu peux entendre d'ici ce qu'elle chantonne d'une voix mélodieuse aux accents où pointent toute une folie contenue :
- Libérée. Délivrée. Ce qui est passé est passé. Destinée. Fatalité. Évitée ?...
Elle se met alors à rire en observant Ethan et Sarune. Un rire totalement hystérique lui aussi. Puis le rire s'éteint d'un coup, et elle tourne un sourire torve qui n'arrive toujours pas à éclipser cette attirance qu'elle provoque, comme si malgré tout cela tu voulais absolument qu'elle t'aime :
- Un thé ? Te demande-t-elle comme une évidence. Le décor change et une table ainsi que quatre chaises apparaissent du néant. Ethan et Sarune sont projetés chacun sur une chaise auxquelles leurs chaines s'attachent. Elle tend la main dans ce qui est visiblement une invitation et va s'assoir en bout d'une table sur une chaise en bois noire gravée d'étranges symboles, te laissant une autre chaise similaire de l'autre côté. Sans faire même attention à la réponse que tu portes à son invitation, elle siffle entre ses dents, et tu aperçois le lapin qui accoure avec un plateau et sert le thé dans des tasses en porcelaines finement ciselées mais aux formes improbables.

- Alors, Sisey. Tu as brisé un de mes miroirs favoris. Je devrais t'écorcher vive et te manger les yeux en t'écoutant hurler...Mais tu es amusante. Et il y avait longtemps que je n'avais pas trouvé quelqu'un d'aussi...Intéressant. Oui, tu as raison. Je sais qui tu es, et je sais ce que tu cherches...

Le changement d'ambiance est tellement radical que tu pourrais presque pouffer de rire si la situation n'était pas aussi grave. Elle porte une tasse à la forme indéfinissable à ses lèvres et t'enjoint à te laisser servir par le jeune homme lapin qui s'adresse à toi d'une voix étrangement douce :
- Du sucre ? Des Cookies de Boggans ? Avec de vrais bouts de Boggans dedans, bien sûr...
Les Boggans. Dans ta mémoire vacillante se créer un déchirement. Tu te souviens très clairement. La voix de Sarune qui t'explique que les Boggans sont des sortes de Fées de maison, grégaire et qui adorent rendre service et préparer des petits plats et des cookies.

Celia lève la main pour arrêter son Lapin domestique avec un air sévère :
- Allons, allons, c'est un Pookah, il plaisante bien sûr...Il n'y avait plus de Boggans en cuisine, nous nous sommes rabattus sur de banals Boyscouts mortels...Files ramasser mon miroir, Twisp ! Finit-elle en foudroyant le Pookah Lapin du regard, qui s'exécute sans délais, te laissant regarder les cookies avec circonspection quelques secondes.

Tes deux compagnons eux observe votre échange, incapables de dire ou de faire quoi que ce soit. Remarquant ton regard vers eux, elle lève les yeux au ciel :
- Si on n'peux plus s'amuser un peu...D'accord, d'accord.... Liens et baillons cessent simplement d'exister, et le regard d'Ethan se fait aussi dur que la pierre, alors que Sarune tremble comme une feuille en se massant la gorge.

Celia elle pose un regard espiègle voire coquin sur Ethan :
- Alors, mon Amour...Comment vas-tu ? Toujours aussi...Passionné. C'est très excitant, j'adore ça...
Ethan ne répond rien. Elle n'y prête pas attention et tourne son regard vers toi tout en portant à nouveau à ses lèvres cette tasse d'improbabilité géométrique. Elle avale une gorgée de ce Thé aux fragrances délicates et presque magiques, où chaque gorgée semble avoir un goût d'épices et d'agrumes différents et subtils, puis finit par relever à nouveau ce regard blanc-bleu maintenant dangereusement calme vers toi :
- Je sais où sont les esprits de tes amies, dans quel domaine du Tumulte ils sont enfermés. Et je peux t'aider à y aller...Mais je t'avoue que je trouve ce Mage et son Tumulte...Extrêmement divertissants. Et je déteste l'ennui. Mais toi aussi tu es très divertissante. Et intéressante, en plus. Alors je suis prête à t'aider, si ta proposition est à la hauteur de ce service. Qu'es-tu prête à me donner, Sisey Bones ?
Sarune ne dit rien mais elle pâlit à vue d'oeil. Ethan lui n'hésites pas une seconde et annonce d'un ton ferme et grave :
- Je reviendrais à ton service si tu nous aides à les libérer.
Le sourire apaisé de la jeune écolière se fait oblique, puis elle roule des yeux vers le ciel une seconde en te regardant :
- Ah, l'amour. Et les Hommes. Toujours prêts à parler à la place d'une femme. Je comprends que tu aies envie de me retrouver, mon amour...Mais tu attendras ton tour, Jack...
Elle plisse malgré tout les yeux et sa langue glisse sur le coin de ses lèvres tandis qu'elle lui jette un regard lubrique :
- J'avoue que c'est tout de même tentant. Très tentant...Qu'est-ce que tu en dis, Sisey, devrais-je me laisser convaincre par sa proposition ? Tu sais que c'est moi qui ai trouvé le magnifique Jack alors qu'il n'était pas plus haut que moi ? Il a été un de mes plus beaux souvenirs...Tu sais ce qu'il faisait pour moi, il a bien dû te le raconter, n'est-ce pas ?
Ethan tape son poing sur la table et tente de sortir de son manteau quelque chose qu'il ne trouve pas :
- Tais toi, Monstre !
L'enfant fée le regarde avec une moue presque boudeuse :
- Est-ce que c'est cela que tu cherches, Jack ? Dit-elle en montrant trois billes dont une que tu reconnais. Son sourire espiègle te donnerait presque envie de la croquer :
- Désolé, mon Amour, mais si tu es vilain, je te confisque tes jouets. Après tout c'est moi qui te les ai offerts...Tout de même, c'est tellement mignon de les avoir gardé toutes ces années...

Sa chevelure noire se penche alors à nouveau vers toi tandis qu'elle joue avec les billes entre ses doigts graciles tout en t'observant quelques secondes d'un regard énigmatique assorti d'un sourire qui ne l'est pas moins :
- Alors Sisey...Vas-tu simplement laisser la Destinée nous réunir à nouveau, ou vas-tu essayer de la contrarier comme tu as l'air d'apprécier le faire ? J'attends ta proposition. Jusqu'où es tu prête à aller ?

Phénomène presque digne d'une légende urbaine, Sarune est restée totalement muette, en sidération totale. Mais maintenant elle semble te supplier du regard de ne pas la sacrifier à la Maîtresse des lieux. Ethan lui plante son regard mordoré irrésistible dans le tiens d'un air tout en volonté et en charme, visiblement bien décidé à se sacrifier pour toi (Oui peut être aussi accessoirement pour Sarune, Shob, Priska et pour votre quête).

Que décider ? Offrir un présent pour sauver Ethan de sa folie héroïque ?  Mais que peut-on bien offrir qui pourrait contenter une Fée (si c'en est une) aussi folle à lier, cruelle et capricieuse ? Ou faut-il la combattre, quitte à y perdre la vie, ou pire, la raison ?

Tout en réfléchissant, tu sens monter en toi un changement depuis que tu es sortie du miroir. Tu distingues mieux le Songe, ce monde de merveilles et de rêves des Fées. Il t'apparait avec plus de clarté. Comme si tu l'avais toujours connu. Et les souvenirs de tes enchantements et oublis successifs commencent à revenir. Et les flash que tu en as sont vraiment étranges, même au vu de ce que tu connais des standards Changelings. La voix lointaine de Mag' perce le voile :

"Non je ne sais pas vraiment ce qu'elle est, mais ce n'est pas une Mage ordinaire. [...] Non, je n'veux pas en savoir plus, c'est bien trop dangereux, pour nous et pour elle. Tu dois la ramener, Sarune. Si les nôtres apprennent qu'elle a ces dons, [...] Laisses la oublier, pour son propre bien...Mon sceau permettra qu'elle oublie vraiment tout cette fois-ci. Et surtout, le principal : ne l'amènes plus jamais ici, tu m'entends ? [...]. Elle doit rester loin du monde des Fées."
Masika
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Jeu 20 Jan - 13:27
Ma fureur se désagrège peu à peu devant la réaction en chaîne que déclenche mon jet de pierres dans les miroirs. Conséquence inattendue ou désir de la maîtresse des lieux, les pierres, loin d’avoir brisées les miroirs, reviennent flotter à leur surface pour développer une végétation à la croissance exponentielle. D’abord confiné aux cadres des trois miroirs, la luxuriance s’étend dans le couloir où je me trouve jusqu’à l’envahir complètement, étouffant à une vitesse accéléré mon espace vital. D’abord curieuse du phénomène, sa croissance démentielle finit par m’inquiéter jusqu’à me terroriser. Un éclair de lucidité finit par me faire comprendre que c’est l’illusion créée par notre hôtesse qui est en train de subir l’assaut de… ma Magye ? Cette vague question s’érode très vite quand ma propre personnalité semble se fendre puis se disperser en dizaines d’éclats comme ceux des miroirs.

La douleur et l’incrédulité d’y assister rendent l’expérience particulièrement éprouvante, et il me faut mobiliser toute ma volonté pour que mon esprit reste unique tandis que mon corps tombe en morceaux.

- Illusions, tout cela n’est qu’illusions, dis-je d’une voix sourde, qui ne doit résonner qu’à ma seule conscience.

Au loin, les cris de colère d’une voix hargneuse viennent également frapper ma conscience. *Celia*, pensai-je avec un brin de satisfaction.

Et puis mon unité psychique et corporelle se reconstruit, aussi vite qu’elle s’était effondrée. Après le voile noir, ma vision se recentre sur un grand flou lumineux, puis sur… une enfant ? Une poupée animée ? Dans tous les cas un être comme je n’en ai jamais vu. Enfin, son observation me rappelle l’attraction qu’exerce sur moi Ethan, et Sarune sous une autre forme, mais celle-ci est effrayante. Comme un papillon autour de la flamme: on se sent attiré, mais notre cerveau reptilien nous alerte sur le danger extrême qui pèse sur nous. D’autant plus lorsque la créature en question vous hurle dessus comme une petite fille à qui on aurait cassé son jouet. Sauf que la petite fille en question est sûrement un être millénaire, et que son aura est un mélange malsain de ruse et de sombre malice.  

Champs de vision qui s’élargit. Apparemment la maîtresse de maison a un problème avec l’image. Sa propre image ? Peut-être une faille que je vais devoir exploiter. Car Sarune et Ethan sont là, prisonniers d’une magie qui les fait flotter au-dessus d’une sorte de trône issu d’un conte de fée sordide. Voilà : sordide, c’est le qualificatif qui définit le mieux la scène qui se déroule sous mes yeux. Je regarde tour à tour mes deux amis, et une sourde colère revient grandir dans mon ventre.

Un jeune homme aux oreilles de lapin vient compléter ce tableau surréaliste pour aider Celia à ramasser les morceaux brisés de ses précieux miroirs, tandis que cette dernière hurle des mots qui, sans les comprendre, ne laissent aucun doute sur leur sens. Le nouveau venu se fait alors molester, et cela semble redonner le sourire à la maîtresse des lieux qui gagne son trône grotesque, de meilleure humeur. Je pourrais dire que son invitation à boire un thé me désarçonne, mais ce n’est pas vraiment le cas. J’en connais maintenant assez sur les Kithains pour savoir qu’on ne les connaît jamais vraiment. Il faut juste savoir rentrer dans leur jeu.

D’un pas nonchalant, je réponds à l’invitation de Celia. Je reste mutique pendant que notre hôtesse se livre à son cérémonial en compagnie de son valet léporidé. Mon regard équivoque sur mes deux compagnons finit par forcer Celia à les libérer de leurs baillons. Je feins d’ignorer les mots qu’elle adresse à Ethan, sujette à la jalousie de l’histoire qui semblent liés les deux fées, et saisis alors ma tasse de thé pour me donner une contenance. Les goûts subtils de la boisson, un mélange de saveurs inconnues dans la réalité ordinaire, constitue un plaisir presque charnel pour la Cultiste que je suis. Je ne touche pas aux cookies.

Enfin Celia en vient à la raison de notre venue. A nouveau je garde le silence pendant le dialogue qui l’oppose à Ethan, même si mon cœur crie de douleur à l’idée que mon superbe prince retourne faire l’animal de compagnie de cette folle furieuse. Une folle furieuse pourtant elle aussi diablement attirante.

*Le papillon, Sisey* me dis-je en me morigénant intérieurement.

Lorsqu’enfin la maîtresse des lieux en a fini, je garde le silence encore quelques secondes. Alors voilà tout: un simple deal. Gagnant – Perdant bien sûr. Mais quelque chose s’est réveillée en moi. Et si l’allégorie de la sphère de vie n’était pas sur le fait de donner la vie, mais plutôt sur ma propre renaissance ? j’ai pu sentir qu’avant de se transformer en racines incontrôlables, les graines étaient comme… une partie de moi. Une partie de moi qui a vaincu la sorcellerie de Celia. Et cela, elle ne peut l’ignorer. Au-delà de ses menaces et de son outrecuidance à mon égard, le fait qu’elle m’invite à sa Tea party pour négocier plutôt que de répondre par la vengeance est une autre preuve qu’elle se méfie de moi.

« Je ne sais pas vraiment ce qu’elle est »

Les mots de Mag’ viennent percuter ma conscience. Est-ce que ma Magye est liée de quelque manière que ce soit au Songe des Fées ? Il faudra que j'en reparle à Mag, même s’il le vieux Troll n’a pas l’air d’en avoir très envie.

Je bois une nouvelle gorgée de thé de la tasse aux formes non-euclidiennes, bien au fait de l’attente autour de la table sur ma réponse. Je regarde Ethan avec un sourire léger, et pose la tasse sur la table. Je m’adresse alors au Pookah martyre de Celia d’une voix douce.

- Sers-moi une autre tasse, s’il te plaît, mon lapin. Sans sucre.

Je lève enfin les yeux vers notre hôtesse :

- Je l’ai vu moi aussi, dis-je doucement. Je l’ai vu le pouvoir que vous redoutez. Celui qui fait peur à Mag et qui fait que nous sommes attablés à boire un thé au lieu que tu ne sois assise au-dessus de moi pour me dévorer les yeux, Celia.

Une pause dans laquelle je tourne doucement ma cuillère dans la tasse qui vient d'être posée devant moi.

- Mon présent sera le suivant : je te ramènerai le Maraudeur. Il sera à toi, tu en feras ce que tu voudras, si tu me dis ce que je suis venue chercher jusque dans ta chambre.

Je bois tranquillement une gorgée, puis fige mon regard dans celui de Celia.

- Ce sera mon unique offre, à prendre ou à laisser.
Faust
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Jeu 20 Jan - 15:20
Le Pookah aux allures SM semble décontenancé par le ton doux de ta voix et reste coi un instant avant de te servir avec un large sourire timide, comme si on ne lui avait jamais parlé de cette façon.

Alors que tu reprends ce ton doux pour t'adresser à la Maîtresse des lieux, tu peux voir au léger plissement de ses yeux qu'elle a senti venir la tempête qui couvait dans ce calme Olympien, et visiblement elle n'a pas du tout l'air d'apprécier ta façon de tourner tout cela à ton avantage. Elle écoute finalement ta proposition tandis que ses yeux deviennent deux fentes noires menaçantes alors que tu finis ton offre sur un ton ferme et définitif comme si tu étais sur la place du marché.

Alors que tes derniers mots résonnent quelques seconde dans cet espace où se mêlent réalité et imaginaire, tu observes les reflets de Celia qui se renfrognent. Une fraction de seconde il te semble que chacun de ses reflets n'a pas la même réaction. Illusion ou Magie féérique, difficile à dire.

Sarune est d'un silence presque inquiétant, alors qu'Ethan est totalement lui aussi bouché bée devant ton culot face à cet être dont tu ne sais finalement pas grand chose.

Les miroirs semblent alors se mettre à tourner encore quelques secondes et la petite écolière se met à fredonner alors qu'elle porte la tasse à ses lèvres en te regardant avec des yeux à faire pâlir le Diable lui-même.

Le temps se dilate. Puis se rétracte, et reprend son cours alors qu'elle repose sa tasse avec un petit sourire en coin derrière lequel tu sens la menace de ses yeux qui rougeoient peu à peu planer :
- ...J'aime la rébellion. Et le Chaos. Après tout, nous ne sommes que Chaos, nous, les Fées...

Elle s'essuie les lèvres, avant de continuer :
- Je vais donc passer sur ton incorrection devant un être qui pourrait t'écraser comme un œil sous un talon aiguille, et accepter ton présent...Du moins, si présent il y a.... Elle laisse passer un léger silence et son sourire en coin se fait plus sadique : Dans le cas contraire, tu devras m'offrir...., elle semble hésiter, soupesant son choix comme si plusieurs se présentaient au-dessus de ta tête. Elle finit par poser un regard maintenant incandescent sur toi : ...Restons dans les classiques. Ton premier né fera un présent convenable...

Elle laisse peser le silence de l'horreur de son ajout de clause, avant de hausser les épaules d'un air nonchalant :
- ...Bien évidemment, ton échec est peu probable. Ne serait-ce parce qu'avec le paragraphe que je viens d'ajouter, je m'assure de ta...Pleine et entière motivation, n'est-ce pas ? Et puis ce n'est qu'un Maraudeur après tout, et tu es LA Sisey Bones, n'est-ce pas ?..., finit-elle sur un ton presque badin.

Elle laisse la place à un silence presque gênant maintenant,  mais vite tranché par Ethan :
- C'est inacceptable. Selon les Lois de...
- C'est tout à fait acceptable, au contraire, mon petit Jack. Du moins pour la Cour Unseelie...
- La Cour Unseelie n'existe plus...
- Plus pour vous, les bouseux de roturiers qui avaient décidé d'embrasser pleinement la vie des mortels. Pas pour nous...


Sarune va pour ouvrir la bouche, mais semble réfléchir (une fois n'est pas coutume) avant de finalement se taire. Ethan affronte le regard de braise de Celia avec défiance, mais visiblement elle semble avoir marqué un point. Il tente malgré tout une dernière bravade :
- Tu n'es qu'une Sorcière pleine de malice et de bile, aussi vile que machiavélique. Tu paieras ça. Et il est hors de question que Dame Sisey passe un accord aussi sordide et macabre avec quelqu'un comme toi...

- Oh, mais mon chaton, tu n'es absolument pas en position d'émettre quelque requête que ce soit. Et ce n'est sûrement pas à toi de décider des conditions de notre pacte. C'est à elle, précise-t-elle en te désignant d'un doigt gracile et diaphane tandis que la bouche d'Ethan semble maintenant faite de pâte à modeler se refermant chaque fois qu'il tente d'ouvrir la bouche : Et à elle seule. Qu'en dis-tu Sisey ? Si tu es si sûre de me ramener ce Maraudeur avec lequel je pourrais m'amuser, tu n'auras rien contre une petite...Garantie, n'est-ce pas ?
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Mar 12 Avr - 17:20
Il me faut un effort énorme pour masquer la colère suscitée par la « clause » de cette sorcière fée, et ce qu’elle induit. Ce n’est vraiment qu’en cet instant que je réalise la mentalité retorse de cette… chose.

*Calme, ma fille. C’est ta meilleure et seule arme.*

Je bois une petite gorgée du nectar aux mille saveurs comme si de rien n’était, avant de reposer la tasse improbable sur l’assiette qui l’est non moins. Je regarde Sarune et Ethan, avec un petit sourire. C’est à eux que je m’adresse, plus encore à Ethan.

- Du calme, Mon Prince, dis-je en insistant sur le l’adjectif possessif. Vous avez remarqué ?

Courte pause, où mon regard se braque dans celui de Celia.

- Vous avez remarqué comme lorsque l’on affirme que c’est notre notre dernière offre, l’acheteur veut toujours renégocier une clause. Humain ou Fée surpuissante, tout le monde fait pareil. C’est d’un ordinaire…

Je prends la serviette de table à côté de mon assiette et me tamponne légèrement les lèvres. Je me sens d’un calme étrangement digne de l’Olympe alors que je devrai PANIQUER BORDELDEMERDE!?@!!!###! J’hausse pourtant les épaules comme désintéressée avant de donner ma réponse :

- Je t’accorde une garantie, puisque tu en as besoin d’une. Je me mettrai à ton service si je ne te ramène pas le Maraudeur. Saches que tu n’auras Jamais le fruit de mes entrailles, quel que soit ce que nous réserve l’avenir. Tu peux le noter en quatre exemplaires dans le contrat auquel tu sembles tenir. Si tes informations sont erronées de quelque manière, cela rendra ce même contrat caduque, bien entendu.

Je me lève de ma chaise, lissant ma tenue.

- Je ne voudrai pas être une hôte désagréable, mais j’ai un Maraudeur à chasser. Est-ce qu’il nous faut la présence d’un notaire, ou est-ce que nous pouvons mettre un terme à cette discussion passionnante ?

Honnêtement, j’ai du mal à me reconnaître, mais je sais que si je présente la moindre faille à cette sorcière, je suis perdue et mes compagnons également. Droite et pleine d’aplomb, je fixe Célia dans l’attente de sa décision.
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Mer 13 Avr - 11:06
Au mot "ordinaire" tu vois le visage de la créature aux allures de petite fille tourner au rouge de colère tandis qu'une vague fumée s'échappe de son nez, tombant dans sa tasse qu'elle portait au bord des lèvres. Ses yeux ne sont plus que deux fentes qui ont tourné au rouge-jaune, et elle te regarde négocier nonchalamment à nouveau en posant ta propre servitude.

Alors que tu finis ta tirade sur l'assentiment nécessaire d'un notaire pour votre petit marché, ses traits se radoucissent un peu et elle reprend forme "humaine", un sourire fin se dessinant sur ses lèvres :
- Bien sûr bien sûr...L'enthousiasme de la jeunesse. C'est toujours une bouffée d'air frais. Tu es coriace et tu as du cran. Je dois t'avouer que tout m'amuse follement... Elle te fixe de ses yeux redevenus opalescents et reprend d'un sourire d'une dentition parfaite avec un air parfaitement charmant : Très bien, Sisey la rebelle. Tu es suffisamment divertissante, et j'avoue être curieuse de savoir à quelle hrenovina tu seras mangée...J'accepte tes conditions, Sisey Bones...Serrons nous la main pour sceller ce pacte.

Elle te tend une main diaphane. Malgré une longue hésitation, tu finis par mettre ta main dans la sienne. Son sourire se fait cruel, et son air réellement presque démoniaque tandis qu'un vent mauvais sorti de nulle part s'élève, balayant vos cheveux. Sarune se réfugie derrière la table qui se soulève légèrement, seul ses yeux dépassant du plateau, tandis que la bouche d'Ethan reprend ses droits et qu'il hurle, toujours paralysé par la Sombre Fée : "Nonnnn !"

Mais il est trop tard pour faire marche arrière. Autour de vos mains apparaissent des fils noirs et carmins, et c'est une voix grave et sinistre qui sort de la voix d'une Célia aux airs diaboliques  :
- Tsar de l'Onde, nature inféconde, bêtes immondes...Soyez tous les témoins de ce Pacte. Que nos paroles soient nos actes, et que l'une d'entre nous vienne à le briser, par les tourments de tous les enfers sera emportée...

Les filaments de noirs rougeaoyants se resserrent sur vos mains, une chaleur commençant à te brûler lentement avant que la douleur ne menace de devenir insupportable. Tu sens comme le parfum du Prime, mais dans quelque chose d'à la fois plus vivace et menaçant. Tu sens quelque chose s'insinuer dans ton essence même, comme si tout ton être était envahit d'une entrave. Ton Avatar se débat, mais les Lois des Fées semblent aussi fortes que les Lois des Mages, et finalement l'image s'imprime dans ton âme même, maintenant marquée d'une flamme noire et rouge.

Le vent retombes, et la lueur s'éteint comme une torche. Tu retires vivement ta main, pour apercevoir une marque éthérée de flamme sur ta main, entre pouce et index. Tu constates en relevant les yeux que Celia à la même marque. Elle sourit d'un air insouciant, et mettant ses mains derrière le dos elle se dirige d'un pas sautillant qui soulève sa robe d'écolière vers les miroirs de cette salle obscure et sans contour :
- Allez, viens, petite Sisey, ne perdons pas plus de temps, tu as des âmes à sauver et un Maraudeur à me ramener...

Arrivant devant un miroir aussi grand que toi aux formes totalement ubuesques et impossibles, Celia murmure quelques paroles et la surface déformée du miroir se transforme en un liquide noir qui semble poisseux. Tournant la tête, tu sens la poigne de Sarune qui t'agrippe : Je viens avec toi !, s'écrie-t-elle, au bord des larmes, quelque part entre terreur et courage, portée par son amour pour toi.

Celia tapote la tête de la jeune Pookah, qui s'écarte, un mélange de peur et de défiance dans le regard :
- Désolée, petit animal de compagnie, mais je crains que ta maîtresse ne doive affronter cette épreuve seule. Je ne peux vous transporter toutes les deux, et ce n'était pas notre contrat...
Les yeux d'habitude grands ouverts de Sarune sont deux les deux fentes d'un renard :
- Sorcière, tu peux pas faire ça ! Elle va avoir besoin de notre aide, tu n'es qu'une...
Mais elle n'a pas le temps de finir sa phrase, se retrouvant projetée dans la chaise de laquelle elle s'était levée, bâillonnée par un appareil de torture en fer. Celia soupire :
- ...ohhh, Les Pookah...
Tes deux compagnons t'observent avec désespoir et colère, tentant de se libérer, mais la Reine des lieux les laissant dans l'impuissance la plus totale. Elle t'observe du coin de l'oeil tout en appuyant sur quelques endroits choisis du miroir :
- Ne t'inquiètes pas. Je ne leur ferais rien. Ils ne m'amusent pas. Mais...Ne tarde pas trop, tout de même, il se pourrait que je change d'avis..., dit-elle avec ce même sourire dérangeant qu'elle arbore depuis le début de votre rencontre.

Alors que tu commences à t'avancer vers ce miroir à la surface noire et un destin incertain, la Fée ajoute sur un ton taquin :
- Vu que j'aimerais faire durer le plaisir, un petit conseil : ce monde est celui d'un fantasme, d'un délire, d'une histoire. Un Royaume des bords de la Folie et du grand Néant. Il déteint très vite sur ceux et celles qui y pénètrent. Cherches tes amies, mais fais le vite, avant que vous ne soyez toutes avalées par le cauchemar qui hante les Ombres...Bonne chance, petite Mage..., finit-elle en te poussant violemment sans autre forme de procès dans le trou béant du miroir.

Fondu au noir.

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