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Masika
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Lun 22 Juil - 15:44
Le Shotwells est niché dans une petite rue de Haight-Ashbury, perdu au milieu des maisons résidentielles qui jonchent la route pentue. Avec sa devanture anonyme, seul les initiés savent que se cache ici un bar à l’ambiance feutrée, où l’on vient autant boire une bière que profiter des drogues récréatives mises à disposition par le tenancier, Lenny Bakker. C’est un endroit que tu aimes, autant pour son ambiance particulière que pour la gouaille de Lenny lorsqu’on le lance sur ses sujets de prédilection du moment: l’ineptie de l’engagement américain dans le bourbier vietnamien et les Who. Vétéran de la guerre de Corée, le bonhomme y a laissé une jambe et pas mal de ses illusions. Gavé de morphine lorsqu’il a perdu sa jambe sur une mine, il a également un goût prononcé pour les rêves artificiels, dont il fait profiter ses clients à leurs demandes.

Tu pénètres dans le bar en cette fin d’après-midi ensoleillée d’avril 1968. Sisey et Priska se sont barrées il y a une semaine pour participer à un festival de musique sur la côte est, et Donald vaque à ses propres occupations, ce qui fait de toi le seul occupant de la Chantrie depuis plusieurs jours. Lassé de la solitude, tes pas t’ont guidé jusqu’ici sans réel objectif autre que celui de te distraire. Dans les vapeurs de cigarettes, quelques clients sont disséminés sur les canapés au velours élimé qui constituent le seul mobilier avec les tables en bois patiné. Le juke-box joue The brown eyed girl de Van Morrison et Lenny est affairé à essuyer les verres qu’il vient de laver. Un sourire déforme son visage bonhomme lorsqu’il t’aperçoit :

- Tiens un revenant ! Ca fait un bail qu’on t’a pas vu ici, Nick. Qu’est-ce que je te sers l’ami?

Tandis que ton regard se pose vers les clients avachis dans les canapés, le propriétaire t’adresse un clin d’œil :

- T’en as entendu parler ? Ils ne veulent plus que ça : le Mirror. J’ai essayé y’a une semaine et faut reconnaître que c’est de la bombe. C’est comme si tu étais invité dans un autre monde. Mais je sais pas, ça semble plus réel, plus concret que les extas ou le LSD. Vraiment incroyable comme dope. Tu veux essayer?

Les dires de Lenny semblent confirme par l’attitude des clients. La plupart ont les yeux grand ouverts, mais paraissent absents de l’endroit où ils se trouvent. Un truc assez classique pour les consommateurs de drogues artificielles, mais même de ta position tu constates à quel point ils paraissent absorber par… autre chose.
Faust
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Mar 30 Juil - 13:17
Les journées ensoleillées et ennuyeuses se succédaient depuis que tout l'monde était parti. Après ma séance d'exercices physiques du matin j'avais réparé la voiture de la voisine, la porte de la maison, tondu la pelouse, et là j'me suis fais la réflexion que j'allais bientôt me laisser pousser la barbe et me prendre pour Donald. Je tournais en rond comme un loup en cage, et Tchino aussi. Je commençais à m'encroûter, et j'avais la bougeotte.

Alors à défaut d'avoir quelque chose d'intéressant à faire, j'ai pris une douche fraîche, enfilé un t-shirt, un jean et mes rangers, enfourché ma Panhead de 57 et j'ai tracé ma route sans but précis.

Finalement j'ai posé ma béquille devant le Shotwells. Enlevant mes lunettes, je rentre d'un pas nonchalant dans l'antre de Lenny pour m'en jeter un petit. Ou deux. J'aime bien Lenny. Un bon gars, un ancien de la Corée, mais surtout un type pas trop con qui avait appris de ses erreurs. Comme moi.

Je jette un regard noisette circulaire sur les habitués, et réponds à la salutation de Lenny avec un sourire à fossette et dents blanches :
- Bien joué Callaghan ! J'ai fini par arrêter de hanter l'ennui pour errer un peu ici. Le Whisky est meilleur..., dis-je en m'asseyant sur un des tabourets du bar : ...Sec, s'il te plait.

Le petit groupe dirigé par Sisey disait que j'étais resté coincé dans les années 50. Mais honnêtement, je ne comprenais pas la mode des années 60, surtout maintenant. Alors ouais, j'aimais bien un bon malt, et que j'sache c'était pas un crime dans cet Etat. Je tapotais le bar avec ma chevalière au rythme de Van morrison qui chantait joyeusement les turpitudes de son chagrin d'amour avec une fille anonyme.

Alors que je tourne la tête pour observer la faune locale au travers de l'ambiance enfumée, la voix de Lenny m'interpelle. Le Mirror. Jamais entendu parler, mais visiblement c'est la drogue du moment. Alors qu'il me demande si je veux essayer, je vois Tchino allongé nonchalamment à côté sur le comptoir. L'énorme loup au pelage bleuté ouvre un oeil :
Tu ne devrais pas toucher à ça...Enfin, ce que j'en dis..., me dit-il d'une voix rauque que je sais être le seul à entendre.

Je lui explique du regard ce que je pense de ses conseils sur le sujet, puis tourne la tête vers Lenny en soulevant le verre de sky qu'il vient de me servir, l'enfilant cul sec avec un sourire :
- Retreat ? Hell ! Dis-je en paraphrasant la devise de l'ancien corps de Marines auquel je sais qu'il appartient tout en sortant mon portefeuille pour lui payer à la fois la boisson et la dope qu'il va me fournir.


Dernière édition par Nick Burton le Lun 14 Oct - 21:27, édité 1 fois
Masika
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Mer 31 Juil - 10:48
Hilare, Lenny te sert dans un premier temps ton whisky. Pas celui qui est exposé sur l’étagère, non, celui qu’il sort de sous le comptoir. Un pot still whiskey de 15 ans d’âge qui fait sa fierté du fait de ses origines Irlandaises. Celui qu’il réserve « aux connaisseurs » selon ses propres mots.

- Tu pourras hanter tous les endroits que tu veux, Nick, tu reviendras toujours chez Lenny pour son whiskey ! dit-il, hilare.

Alors que Chino te jappe son mépris sans pour autant quitter sa position d’esprit prêt à faire une sieste (Comment tes ancêtres ont pu prendre un fainéant pareil en guise d’esprit-totem ???), Lenny enchaîne avec un clin d’œil lorsque tu lui donnes ton feu vert pour la dope. Avec aplomb, il s’éloigne dans la remise et revient avec un sachet empli d’une dizaine de pilules translucides. Il t’en pose soigneusement une à côté de ton verre.

- We just got here ! Te dit-il alors en réponse à tes derniers mots avant de ramasser le billet et de retourner à son torchon et ses verres.

Le Mirror est d’un blanc translucide, pas plus gros qu’un cacheton de médoc. La texture est lisse, sans granularité à sa surface. Pour un peu, tu aurais l’impression d’avoir un diamant à portée de main. Un diamant que tu mets dans ta bouche avant de l’avaler avec une lampée de whiskey. D’abord sans effet, il faut une minute ou deux avant que le décor ne perde ses contours rigides pour devenir moins distinct. Tu es toujours dans le bar de Lenny, mais dans une projection moins certaine. Lenny a disparu de son comptoir, les murs sont à présent ternes et comme décrépis. Le comptoir est bien présent, mais tu es debout, ta chaise a disparu, comme d’autres éléments du mobilier. Ceux restants paraissant plus vieux si cela est encore possible.

Les clients ont eux aussi disparu, mais certains ont été remplacés par des formes fantomatiques, elles aussi indistinctes.

Chino est bien là, et te fixe à présent de ses yeux brillants. Son pelage est d’un bleu plus profond et plus éclatant à la fois ! C’est ça qui te fait réaliser que tu es passé de l’autre côté. Tu as franchi le Goulet juste en avalant cette pilule. Tu prends cependant vite conscience que ce franchissement n’est pas physique, uniquement spirituel. Et pas à la manière d’un voyage astral, mais plus une perception de l’au-delà à travers tes cinq sens . Comme si tu passais la tête à travers le Goulet pour voir à quoi ressemble l’autre-côté.

Et il y a autre chose. Tu as soudain le sentiment d’être épié.

Ton environnement s’effrite à nouveau pour reprendre la consistance du bar de Lenny tel que tu le connais. Ce dernier te secoue par le bras.

- Hey, putain, réveilles-toi Nick !!! Shit, qu’est-ce qu’ils viennent foutre ici ceux-là ?

Il se précipite vers ses autres clients pour leur infliger le même traitement. Il te faut quelques secondes pour pleinement reprendre pied dans la réalité et tu tournes la tête vers la vitrine du bar. Deux hommes sortent d’une camionnette qui s’est garée juste en face. Tout de noir vêtu, avec option lunettes de soleil pour parfaire la parodie, tu n’as aucun mal à identifier des agents du FBI. Il n’y a guère de doute sur leur destination alors qu’ils passent à proximité de ta PanHead.
Faust
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Mer 14 Aoû - 19:18
Je gobe le cachet et m'enfile une gorgée de ce nectar Irlandais. J'aime vraiment bien Lenny. Au début j'ai l'impression qu'il m'a quand même fait payer pour de la camelote. Puis d'un coup ma vision change. Je mets un moment à comprendre ce qui se passe. Je suis passé en...Je sais pas comment appeler ça. Pas une traversée du voile. Pas une projection astrale...Une sorte de...Perception astrale ?

Sûrement moins surpris que le reste des clients, je regarde autour de moi, observant les autres, puis Chino qui me lance une expression canine un peu blasée en retroussant les babines sans rien dire. J'ai mis un moment à comprendre, mais maintenant je sais que c'est sa façon de sourire. Je plisse les yeux et je vais lui lancer une pique bien sentie, mais je sens mon regard retourner à la réalité.

Etrange sensation, je mets un moment à me sortir de ce petit épisode, mais moins que les autres clients. Je suis le regard de Lenny, qui a l'air un peu flippé, pour finalement apercevoir les deux agents. du FBI...Sauf que je sais depuis un certain temps maintenant que des types habillés en noir avec des lunettes noires ça signifie pas toujours que ce sont des potes d'Elliot Ness. A moins qu'Elliot ait fait partie de la Technocratie.

Fuir ou combattre. L'histoire de ma vie. On dit qu'un Chamane est très proche de l'animal-totem qui le représente. Je regarde Chino une seconde. Puis Lenny. Je me suis longtemps pris pour un loup solitaire. Et jusqu'à récemment, j'aurais pas hésité une seconde à tracer ma route sans même un regard pour Lenny. Mais même si je reste un survivant, depuis mon intégration à la Cabale de Sisey j'essaie de devenir meilleur.

Quoi qu'il en soit il ne faut pas que je reste ici, c'est peut-être dangereux pour tout le monde. Mes instincts de vétéran et d'ancien mafieux ont la vie dure. Soit c'est moi qu'ils veulent, soit c'est la dope. Dans les deux cas, il ne faut pas qu'ils mettent la main sur l'un ou l'autre. Mon entraînement des forces spéciales me rappelle que la remise à une sortie sur le côté.

Je lâche à Lenny en sautant le bar et en me dirigeant vers la remise :
- Ça m'étonnerait qu'ils soient là pour ta pension d'vétéran, mon pote...Va falloir me faire confiance sur ce coup, soldat. Elles sont où tes pillules de mirrors ?

S'il me répond, je me dirige directement là-bas pour les prendre. S'il ne me répond pas, je commence à chercher rapidement et les prends si je tombe dessus. Si je ne les trouve pas et que Lenny ne se décide pas à me le dire ou ne me fait pas confiance, tant pis, j'aviserai plus tard pour gérer ce soucis.

Dans tous les cas, je mets ensuite une main sur le pendentif étrange accroché au bracelet de perles noires que je porte au poignet, tout en murmurant une courte prière en mongol à l'intention du Loup Bleu :
- <O Maître de l'Eclair et du Tonnerre, je t'implore, prête moi la vitesse des éclairs pour foudroyer mes ennemis, prête moi la force du tonnerre pour les mettre à terre, prête moi l'esprit du guerrier Céleste pour qu'aucuns ne puissent se mettre sur mon chemin...> (Sphère de Vie et Force > Améliorer les capacités de combat à mains nues).

J'ai beau être devenu une sorte de pacifiste dans l'âme, je ne suis pas pour autant naïf, et je suis un ancien des FS. Il y a sûrement un ou plusieurs autres agents qui m'attendent de l'autre côté de cette porte latérale. Procédure standard militaire - et les agents du FBI sont souvent d'anciens militaires- : encercler le bâtiment et ne laisser aucune chance à l'ennemi de s'échapper. Il allait donc sûrement falloir forcer mon chemin avec mes poings. Ce qui attirera sûrement les autres sur moi, et épargnera à Lenny des soucis immédiats. Le reste, plus tard.

Je sens le "sourire" carnassier de Chino. Ce Totem a toujours l'air un peu blasé, mais il ne faut pas s'y fier. Il est le Loup Bleu Céleste. Roi du Ciel et sûrement le plus grand guerrier-esprit que je connaisse. Et il n'y a qu'une chose qu'il aime plus que me prouver que j'ai tort. C'est se battre. Mais je ne le laisserais pas me posséder. Plus jamais.

J'ouvre la porte en me mettant sur le côté, une main sur le colt 45 que je porte à la ceinture, espérant ne pas avoir à m'en servir autrement que pour mettre des coups de crosses.


Dernière édition par Nick Burton le Mer 2 Oct - 22:47, édité 1 fois
Masika
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Lun 30 Sep - 13:37
L’expérience mystique est rapide mais intense. Tu comprends à présent bien mieux le surnom de la pilule chimique que t’as remise le vétéran de la guerre de Corée. Sauf que ton trip dans les mondes d’à côté s’achève brutalement devant le ton empreint d’inquiétude de Lenny.  Tandis que ce dernier secoue un à un ses clients, tu bondis derrière le bar. Lenny répond du tac au tac à ta question par un « sous la caisse » qui te fait gagner de précieuses secondes. Tu mets en effet la main sur un sachet en plastique plein de pilules identiques à celles que tu viens d’avaler. Autant dire une petite fortune vu ce que tu viens de payer pour un exemplaire. A côté du sachet, un fusil à pompe non chargé, mais avec une boîte de cartouches pour le faire à quelques centimètres.

Un coup d’œil à travers la vitrine teintée du Shotwells t’informe que les deux encostumés sont à quelques pas de la porte, mais leur démarche ne s’accélère pas. Impossible de dire si cela est une bonne nouvelle ou le contraire. Tu adresses une prière à ton totem, et sa réponse ne tarde pas. L’influx d’énergie est immédiat et parcours ton corps comme une décharge électrisant tes sens. Tandis que Lenny finit de sortir ses clients de leur transe, les laissant comme perdus et déroutés, tu te précipites vers la porte de la remise alors que la porte principale s’ouvre pour laisser pénétrer les deux hommes en noirs.

L’obscurité de la remise aurait pu être une gêne, mais la fourrure bleutée de Chino apparaît devant toi pour te conduire vers la sortie. Tu ouvres aussi discrètement que possible la porte après l’avoir déverrouillée. A l’intérieur du bar, tu entends une voix monocorde annoncer : "Monsieur Lenny Alenstein, nous avons un mandat pour perquisitionner votre établissement. Toute entrave de votre part à la procédure fera l’objet d’une mise en détention immédiate" . Des bruits de chaises et de tables t’informent que les clients tentent de sortir du traquenard, mais une autre voix aussi émotive que la précédente annonce alors : « Mesdames et messieurs, restez en place jusqu’à ce que nous en ayons terminé… ». Tu décides de ne pas attendre la suite, bien trop conscient que la remise sera l’un des premiers endroits de fouille des deux compères.

Après  une observation de l’allée derrière la remise aussi longue que tu penses pouvoir te le permettre, tu sors du bâtiment prêt à en découdre avec la moindre menace, mais constate une fois à l’extérieur qu’aucune mauvaise surprise ne t’y attends. Du moins pour le moment. Tu es dans une contre-allée bordée par les murs de maisons semblables à celles qui abrite le Shotwells et un muret en béton à hauteur d’homme. Pour l’instant la voie a l’air d’être libre et chino te regarde comme pour déterminer ce que tu comptes faire. En réalité, trois options s’ouvrent à toi. Faire le tour du bar pour y retrouver ta PanHead, suivre en sens inverse la contre-allée qui se poursuit sur 50 mètres avant d’obliquer sur la droite et boucher ta vision ou encore franchir le muret et vraisemblablement arriver dans des jardins privatifs si ta mémoire du quartier est bonne.
Faust
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Ven 4 Oct - 14:42
Constatant que mes craintes n'étaient peut-être pas fondées, j'évalue mes sorties de secours d'un air dubitatif. Une contre allée menant on-ne-sait-où, des jardins de maison où ma moto.

Je tourne la tête vers Chino et lui affiche un sourire presque narquois en rangeant mon feu :
- Jamais sans ma monture...

D'après ce que je constate, les Féd' ne sont pas là pour moi, et visiblement il n'y a pas de renforts. Je décide donc de profiter de cette opportunité. Je fais donc le tour pour revenir au coin de la rue à côté de ma panhead, et je jette du coin du mur un regard vers la camionnette pour m'assurer qu'il n'y a pas d'autres de leurs collègues dans le véhicule. Personne autour, et impossible de voir à l'intérieur. C'est bien ma veine, tiens...

Je fais donc un petit détour et me glisse accroupi derrière les véhicules stationnés en face du Shotwells pour me diriger vers la camionnette derrière laquelle je me cache. Si j'arrive jusque là sans me faire repérer, je saisis le couteau planqué dans ma botte avec un petit sourire à Chino, puis je l'enfonce lentement dans chacun des deux pneus visibles (histoire que ça ne fasse pas trop de bruit).

Puis je reviens sur mes pas, optant pour le chemin le moins exposé que je trouve jusqu'à ma panhead. J'enlève alors ma béquille avant de démarrer en trombe, surveillant dans le rétro si les MIB du FBI essaient de me tirer dessus ou tentent de me courser.

Si ce n'est pas le cas ou que je m'en sors indemne, je réfléchis quelques minutes en roulant et en faisant quelques détours pour être sûr de ne pas être suivi. Cette dope est étrange, et elle a sûrement un rapport avec la Magye, même si je sais pas encore lequel. Et si le FBI ou la Technocratie (sûrement les deux) s'y intéresse, il faut que je sache de quoi il retourne, si possible avant que Lenny ne finisse six pieds sous terre pour avoir vendu la came qu'il fallait pas. Je dirige alors la Harley vers un autre établissement que m'avait fait connaître Sisey : Le Moksha Club. Un club un peu libertin (la mode en ce moment) où tous les mages étaient admis, et tenu par une Hindoue du nom de Sarahi Morgan. Une femme extrêmement belle et sensuelle, mais surtout la "Guide spirituelle" de la Fondation des Cultistes à San Francisco et une personne de relative confiance d'après Sisey. Et si quelqu'un peut m'aider à trouver quelque chose sur une drogue magique, j'imagine que c'est la Reine de la nuit.

Je sais que le Club n'est pas vraiment ouvert pendant la journée, mais je sais pour y être entré en plein après-midi que la fête ne s'arrête jamais réellement chez les cultistes.
Masika
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Lun 14 Oct - 13:53
Ta décision prise, tu redescends sur quelques mètres la contre-allée en direction de la rue qui passe devant le Shotwells, sur tes gardes. Une fois la situation analysée, tu te glisses entre les véhicules garés comme tu as pu le faire naguère dans la jungle vietnamienne pour échapper au regard de tes ennemis. La crainte d’un sbire du FBI resté dans le van aux vitres teintés se dissipe lorsque tu en crèves les pneus sans provoquer la moindre réaction. Il te faut parcourir moins de 5 mètres pour gagner ta PanHead, ce que tu fais après avoir inspiré un grand bol d’air. Tu démarres alors en trombe tandis que la porte principale du Shotwells s’ouvre à la volée.

Tu accélères. Un coup d’œil dans le rétro te permet de voir l’un des hommes en noir sortir un pistolet de sa veste et la pointer dans ta direction. Tu pousses encore plus le moteur de ta moto jusqu’à le faire rugir, tout en te tassant au maximum. La balle n’arrive jamais, ni la détonation. Apparemment l’agent à renoncer à te cibler et alors que tu tournes au coin de rue suivant, les muscles de ton dos se dénouent enfin de la tension instiguée par la crainte.

Tu effectues plusieurs tours et détours pour t’assurer que tu n’es pas suivi ou intercepté avant de t’autoriser un réel relâchement et laisser libre cours à tes pensées, qui te conduisent vers le Moksha Club. En plein cœur du quartier Castro dans Eureka Valley, l’établissement s’élève en une parodie de manoir au milieu de maisons plus traditionnelles. La population du quartier change également, plus extravagante que celle que tu viens de quitter. Tu gares ta moto sur le trottoir et grimpe les quelques marches qui conduisent sur un patio et une porte de bois couverte de symboles que tu sais être des glyphes de protection. Sisey t’avait indiqué qu’il était inutile de sonner et qu’il suffisait de rentrer, la maîtresse de maison étant parfaitement informée de ton arrivée.

La porte d’entrée ouvre sur un long couloir d’où émergent rires et conversations discrètes, sous couvert d’une musique hindustani traditionnelle. Sur ta droite, un escalier qui descend vers les profondeurs du manoir au-dessus duquel flotte une pancarte de bois avec l’inscription « Naraka ». A ta gauche, un escalier qui monte vers les étages avec la pancarte « Kailasa ». Lors de votre venue, Priska n’avait pas pu se retenir en t’affirmant que tu n’étais prêt ni pour l’un, ni pour l’autre. A peu près convaincu toi-même de cette allégation, tu empruntes donc le couloir qui ouvre sur un vaste salon. Même en pleine journée, ils sont nombreux à profiter des loisirs qu’offre l’endroit. Ca et là, d’aucuns fument de l’herbe et surement d’autres opiacés, d’autres content fleurette aux hôtes et hôtesses de l’établissement avant de se réfugier main dans la main vers des alcôves d’où s’échappent des soupirs de plaisir, et certains se tiennent juste à converser autour d’un bar de bois précieux où une femme splendide sert divers nectars aux consommateurs.

C’est à elle que tu t’adresses pour demander Sarahi. Avec un charmant sourire, elle t’indique une porte à l’arrière de cet immense salon. Il te faut passer la faune locale pour l’atteindre, puis toquer à la porte indiquée avant d’entrer. A ta surprise, tu débouches sur une vaste véranda illuminée par le soleil. Des plantes vertes que tu devines exotiques inondent l’endroit de vert et de couleurs vives. Les senteurs délicates sont si multiples qu’elles en sont presque entêtantes. Tu trouves la tenante des lieux au milieu de cet endroit paisible, si différent du salon que tu viens de quitter.

Assise en tailleur à même le sol, ses yeux semblent observer un endroit que tu ne vois pas, mais tu distingues par contre très nettement le sourire magnifique qui emplit son visage lorsque tu t’approches. Un tissu de sarri enserre ses hanches, mais sa poitrine pleine et dressée est à nue, tandis qu’une odeur de bois de santal domine à présent les parfums floraux. Sans même tourner la tête dans ta direction, elle s’adresse à toi de sa voix chantante.

- Nick Burton… Ainsi tu es revenu.

Elle marque une pause, déliant ses bras pour les tendre vers le plafond de verre tandis que son regard plonge dans cette direction. Fasciné, par les courbes souveraines de son corps parfait ainsi que la sérénité qui se dégage de ses traits, tu ne sais trop comment réagir. En fait les mots te manquent. Du coup le silence règne entre vous de longues minutes tandis que la maîtresse des lieux, que Sisey t’avait présenté comme la papesse du Kama, continue ses exercices de yogi tantrique. Le charme se rompt enfin quand elle semble en avoir terminé. Son regard noir et profond se pose alors sur toi et tu te sens comme à nu face à une déesse qui scrute ton âme.

- Serais-tu venu à moi pour que je t’enseigne les vertus des Vedas ? Elle rit, et cela te semble identique au son d’une rivière au cœur des jungles de l’Asie. Mais je crois plutôt qu’un homme tourmenté comme tu l’es, viens pour trouver réponses à ses questions. Encore que les deux sont peut-être finalement une seule et même quête ?

Tu sembles avoir retrouver l’usage de la parole, ce qui est rassurant. Impossible par contre de savoir si c’est parce que la maîtresse des lieux te l’autorise ou si c’est parce que tu as repris l’empire sur toi-même. Peut-être les deux.
Faust
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Lun 14 Oct - 20:19
A l'entrée, Chino s'allonge à côté de la porte, ferme les yeux et en ouvre un seul avant de le refermer comme pour me laisser entrer. Je sais maintenant qu'il ne peut pas pénétrer dans ce lieu protégé. Je lui glisse juste un "Gentil toutou, tu attends ici et tu aboies si des méchants arrivent" qui le fait grogner pour m'indiquer qu'il faut que j'arrête de l'asticoter.

En entrant dans le dédale lascif du Moksha Club, je me fais encore la réflexion que cette antre du plaisir est un savant mélange entre un des bordels que je fréquentais à Danang et le temple Boudhiste dans lequel on avait passé quelques jours avec mon unité. Malgré tout, je trouve l'ambiance finalement assez sympa. Je dois m'être habitué, faut croire.

Dans des volutes de fumée d'herbe et de diverses substances qui se fument, je suis le chemin indiqué par la splendide serveuse dont j'ai reluqué les formes un bon moment avant de me décider à repartir dans l'autre sens, me forçant à repenser à la raison de ma présence ici. Je contourne les corps qui s'enlacent et s'embrassent tout en fumant, pour finalement atteindre ma destination.  Je frappe à la porte. Deux fois, avant d'entrer.

Je ne suis pas impressionné par les femmes. Généralement c'est plutôt l'inverse. Mais là je dois avouer que je suis nerveux en regardant cette silhouette d'une beauté hypnotique assise dans cette véranda sortie d'une jungle de plaisir, et étrangement calme. Je referme la porte, la laissant à sa méditation. Et puis, ça me permet de profiter de ce spectacle magnifique. Et je n'parle pas des plantes exotiques.

A sa phrase, j'ai un léger sourire, plus confiant que ce que je ressens. En fait, je ne sais pas quoi répondre. Pas mon genre, mais là je suis totalement à l'Ouest, complètement hypnotisé par le spectacle de ce fantasme féminin qui fait monter une vague de désir sexuel si violent que j'en ai mal au bide.

Elle finit par avoir pitié de moi, et rompt ce silence monacal. Mais c'est pour mieux me piéger dans les tourbillons de sa voix mélodieuse. J'ai du mal à suivre ce qu'elle raconte, entre ses seins qui semblent m'appeler et sa bouche dont les mouvements me donnent des envies inavouables et irrépressibles. Merde. Je bande carrément, ça craint.

Je finis par secouer la tête en m'apercevant que c'est à moi de parler et que j'ai retrouvé le contrôle de mon organe...Vocal.

Un vague sourire se forme, et tout en retrouvant un peu de mon aplomb je sors le sachet de pilules que je lui tends nonchalamment en m'approchant :
- "Sauf s'il y a quelque chose là-dessus dans tes bouquins de Sagesse Védique, sinon je viens surtout pour tes connaissances de Reine de la Nuit, ma belle...". J'en rougirais presque d'avoir osé, et je me trouve ridicule de me le reprocher alors que je fais ça tout le temps.

Je me reprends, et raconte en la fixant plus sérieusement :
- "Ca circule dans la rue. Je sais pas c'que c'est exactement, mais j'ai testé, et ça permet de franchir le voile à moitié, même aux mortels à c'que j'ai vu. Une sorte de...Perception astrale", dis-je avec une petite moue dubitative : "Mon pote Lenny qui tient le Shotwells dans le Haight vient de voir débarquer des mecs en noirs alors qu'on venait à peine de sortir d'notre trip. Peut-être juste le FBI, mais j'en doute...Du coup j'me suis cassé avec sa dope et j'suis venu ici...", j'esquisse un sourire charmeur : "Tu sais que j'suis pas un Héros. Mais j'suis d'un naturel curieux, puis j'aime bien Lenny. Il sert un bon whisky...", dis-je avec un air mi-orge mi-houblon : "Alors, grande prêtresse de la vie nocturne, T'aurais pas une idée de c'que c'est et qui l'fourni ? C'est pas que j'sois contre l'idée d'éveiller des mortels, mais là y a pas la notice avec. Du coup c'est pas que j'sois d'un naturel inquiet, mais ça risque pas de faire plus de dégâts que d'faire avancer la "cause" ?.."
Masika
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Jeu 7 Nov - 9:09
La déesse païenne qui se relève devant toi dégage une aura de sérénité qui vient comme te caresser et flatter ta conscience. Toi, le soldat toujours sur ses gardes, les nerfs à vif, tu te sens étrangement détendu (sauf dans une zone très localisée de ton anatomie) comme depuis… Et bien tu ne gardes pas souvenir d’une telle sensation de bien-être. Sarahi s’approche, avec un sourire  sans fausse pudeur devant le surnom audacieux que tu lui adresses. Il faut savoir louer les vertus du jean face aux survêtement de jogging dans ces cas-là. Cela évite certaines situations gênantes. Encore que tu devines que Sahari ne se montrerait pas outrée par la réaction épidermique qu’elle provoque chez toi.

- Tu serais surpris de découvrir le nombre de sujets qui peuvent être décryptés à travers les Vedas, même les plus improbables, dit-elle de sa voix lascive.

Elle saisit le sachet et sa peau frôle la tienne, provoquant un frisson qui remonte de tes couilles jusque dans ton ventre. Sans vraiment prêter attention, en apparence, aux réactions qu’elle suscite chez toi, elle extrait une pilule du sachet. Elle l’observe quelques secondes, la sent puis l’émiette dans sa main. Elle glisse ensuite un peu de la poudre ainsi formée  sur sa langue. Un sourire énigmatique vient jouer sur ses traits sensuels.

- Intéressant… Je ne sais pas te dire qui revend cette drogue, mais j’aimerai le savoir dit-elle. Il y a les composants chimiques classiques que l’on trouve dans les drogues vulgaires comme le LSD ou l’Ecstasy. Mais au moins deux opiacés sont d’origine naturelle. Ce qui est intéressant, c’est que les plantes qui les produisent n’existent pas dans notre monde. L’idée semble l’amuser et l’intriguer à la fois. Le producteur de cette drogue va chercher une partie de sa recette dans les autres mondes. Elle redresse son regard noir et intense vers ton visage. Voilà qui explique l’intervention des agents de la technocratie.

Elle fait une adorable moue dubitative. Chaque geste et attitude de cette femme semble être voué à attiser le désir de tout être normalement constitué.

- Ton ami Lenny risque d’avoir de gros ennuis, car les technocrates vont avoir la même question que celle que tu m’adresses, mais en utilisant des moyens moins courtois. Je ne suis malheureusement pas une spécialiste des mondes au-delà, je ne peux donc pas vraiment te guider plus avant dans ta quête. Mais l’autre question qu’il est intéressant de se poser, c’est qui est à la fois capable de récupérer ces composants et a intérêt à diffuser ce type de drogue dans les rues de San Francisco ?

Elle réfléchit un instant, perdue dans ses hypothèses.

- Si c’était l’un des nôtres, je le saurai. Les lupins sont bien trop attachés aux mondes au-delà pour en dévoiler les mystères aux dormeurs. Ne parlons pas de la Technocratie pour qui il s’agit d’une violation caractérisée de leur vision de la réalité…

Elle fait alors silence, ses yeux fixés sur toi comme pour attendre de voir si tu arrives à la même conclusion que celle qu’elle n’exprime pas.
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Mer 27 Nov - 16:31
L'égérie du Tantra me fixe du regard, attendant une réponse à son interrogation. Je réfléchis quelques secondes aux possibilités restantes. De ce que je connaissais du reste du monde surnaturel, je ne voyais aucune autre "race" surnaturelle capable de voyager dans les mondes de l'Umbra. Il ne restait donc que les Mages, mais pas ceux des Traditions. Cino m'avait parlé de Mages qui n'appartenaient à aucune tradition, d'autres qui étaient fous, les maraudeurs et des Mages démoniaques nommés...Nephandi si ma mémoire était bonne. Et aucune de ses théories n'annonçaient une bonne nouvelle.

J'esquisse un sourire narquois :
- C'est les Verbena qui vont faire la gueule de s'faire piquer leur monopole sur l'jardinage...

Puis de reprendre en observant les pillules, l'air distrait :
- Je comprends vraiment pas. Je sais qu'il existe des mages fous, des mages démoniaques et d'autres mages inconnus...Mais quel intérêt de distribuer ces bonbons de perception astrale aux mortels ? Créer la panique ? Révéler le monde spirituel ? Dans quel but ?...

Je laisse en plan ma phrase rhétorique avec un air frustré qui s'assombrit un peu, et ajoute plus pour moi-même que pour elle :
- Merde, quelle que soit la raison, cette histoire sent vraiment mauvais.

Même si j'ai abandonné ma vie de soldat pour devenir un Chamane, je n'en reste pas moins un guerrier, pas le genre à abandonner au premier obstacle ni à rester les bras croisés pendant que mon pote Lenny se faisait peut-être déjà torturer.

Quelle que soit la nature de ce (ou ces) dealer spirituel, il fallait faire quelque chose et vite. Sauver Lenny. Trouver la personne ou l'organisation responsable de c'truc. Les arrêter. Voilà qui avait l'air d'être un bon plan...Sur le papier. Je n'avais absolument aucun indice pour m'amener à l'un ou à l'autre.

Pris dans mon monde intérieur, je me réveille un peu pour admirer encore les courbes de mon hôtesse de charme, et repdrends sur un ton décidé :
- Faut que j'retrouve Lenny, et qu'on arrête ce trafic avant que ça finisse par nous exploser à la gueule. Enfin, pas que ça m'dérange...Mais faut croire qu'on fini par s'attacher. Et j'avais rien d'mieux à faire aujourd'hui..., dis-je en la regardant d'un air séducteur qui finirait presque par me faire rougir. Dieu que cette femme est belle...

Je laisse un silence en me sortant une clope que j'allume dans son Sanctuaire, avant de lui décocher un fin sourire :
- Faut croire que les Esprits des Ancêtres m'ont pas à la bonne. Bon, d'abord Lenny. Tu connais une planque que pourrait utiliser la Technocratie dans les environs du Haight, vers le Shotwells ?, lui demandé-je sans trop d'espoir d'une réponse positive. Mais il fallait bien commencer quelque part.
Masika
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Jeu 28 Nov - 16:58
L’adorable sourire de la maîtresse des lieux apparaît à nouveau sur son visage après ta saillie sur les Verbena, avant qu’elle ne réponde avec un air factice de conspiratrice :

- A moins qu’ils ne soient à l’origine de cette production ? Mais écartons cette piste-là, continue-t-elle alors que tu exposes le reste de tes hypothèses et tes doutes. La question est précisément à qui profite le crime. Qui a intérêt à ouvrir aux dormeurs les mondes au-delà ? Un Maraudeur ? Ils sont imprévisibles, donc oui cela pourrait être une piste, mais un réseau de distribution de drogue me semble bien trop structurée comme démarche. Un Maraudeur serait moins organisé, plus anarchique à mon sens. Mais je peux me tromper. Je dirai tout de même que la méthode et l’objet, même si incompréhensible pour le moment, sont ceux d’un Déchu. Je ne comprends pas encore ce qui est recherché, mais les Nephandi ont des maîtres aux desseins impénétrables. Ce dont on peut être sûr, c’est qu’ils ne servent en aucune manière notre monde.

Son sourire s’est évanouie au fur et à mesure de ses paroles, jusqu’à laisser paraître une forme de préoccupation. Lorsque tu l’interroges sur les planques de la technocratie, son sourire renait. Elle se penche pour humer le parfum d’une Orchidée, comme pour échapper à la fumée de ta cigarette :

- Le principe d’une planque est d’être masqué aux yeux de vos ennemis. Nous savons que les fidèles de Damian occupent l’université de Berkeley, qu’ils sont derrière l’Institut Debeau et sont infiltrés à différents niveaux des institutions gouvernantes de la ville. Mais je serai bien incapable de savoir dans quel type d’endroit ils retiennent quelqu’un comme votre ami… Elle marque une pause en se détachant de la fleur, par ailleurs superbe. Mais je pense connaître quelqu’un qui pourrait vous renseigner sur les dealers qui vendent ton produit. Il est… spécial, mais est en créance avec mes services.

Elle commence à se diriger vers la sortie de cet endroit apaisant, tout en continuant de converser :

- Rends-toi au port de la ville, vers les infrastructures du Pier 70. Trouves les chantiers de construction navale 42. A l’intérieur, il y a un navire de guerre abandonné. N’y pénètres sous aucun prétexte sans y être expressément inviter à le faire par la Corneille. Patientes jusqu'à ce qu'il le fasse. Dis-lui que tu agis avec ma protection si nécessaire..

Elle ouvre la porte et le brouhaha de la salle principale vient perturber l’instant magique que tu viens de vivre dans cet environnement paisible.

- La Corneille n’est pas l’un des nôtres, c’est un buveur de sang au fait de l'existence des éveillés. Je ne connais personne qui connait mieux l’Underworld de la ville que lui. J’aimerai t’aider plus, mais j’ai moi-même des problèmes à régler auparavant.

Sans même t’en être rendu compte, te voilà devant le couloir qui mène à la sortie du Moksha Club. Sarahi Morgan t’embrasse sur la joue et te susurre alors:

- Lorsque tu seras prêt, tu viendras à moi et je te montrerai comment évacuer les énergies négatives dont tu ne parviens pas à te débarrasser. Tu comprendras alors la toute puissance des vedas.

Un sourire mutin et elle s’éloigne dans un déhanché à faire se damner un eunuque, te laissant seul face à tes choix.
Faust
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Mar 21 Jan - 12:57
Je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose que sur sa poitrine, et j'ai du mal à retenir ce qu'elle me raconte. Je sais que sa Magye n'y est pas étrangère, mais je n'arrive pas à me détacher de ses courbes presque surnaturelle.

Lorsque je m'éveille de ce songe, je m'aperçois qu'elle m'a mis à la porte, me laissant seul avec mes problèmes immédiats. Trouver Lenny. Mais en l'absence de piste, autant me concentrer sur celle que vient de me donner la sculpturale Sarahi. Je descends lentement les escaliers et me dirige vers la sortie d'un pas distrait.

Chino m'attend patiemment sur le palier, et je lui annonce de but en blanc, même si je sais qu'il peut lire dans mon âme :
- Eh bien, on dirait qu'on va rencontrer un Vampire...Ne t'inquiètes pas, ils ne dévorent que les humains, a priori..., finis-je avec un sourire narquois  tout en montant sur ma Harley. Je mets mes lunettes et démarre la Panhead d'un coup de rangers.

Direction, le Pier 70.


Le chantier 42. Un endroit désert dans le cimetière des navires de la dernière guerre mondiale. Je me gare aux abords du chantier, et observe le haut grillage et le panneau bleu qui indique le quai du chantier et la mention "no trespassing". Je souris vaguement en enlevant mes lunettes, et m'avance vers le grillage suivi de la silhouette fanômatique de Chino, que je suis le seul à voir :
- Prêt à enfreindre la Loi pour la deuxième fois de la journée ? Avoues...On s'amuse plus que dans la résidence Sisey ?

Dans un bruit métallique, je grimpe la clôture à moitié rouillée, et retombe souplement de l'autre côté, alors que Chino se contente de la traverser avec un sourire torve de ses babines. Je réplique d'un ton vaguement acerbe :
- Oh ça va, pas besoin de faire l'intéressant, boule de poils fantôme...

J'avance vers la carcasse elle aussi usée et rouillée du cadavre du navire, observant la relique d'une guerre que je n'ai pas connue mais dont j'ai beaucoup entendu parlé.

Je fais un tour d'horizon, légèrement sur mes gardes, mais décide de suivre le conseil de Sarahi en attendant patiemment que la "Corneille" m'invite dans ce qui doit être son domaine. J'ai un léger tic nerveux avec ma chevalière de Westpoint, comme à chaque fois que je me sens oppressé. Quelque chose ici ne semble pas normal, comme si tout était...Plus sombre. D'un coup la prose de Stoker me revient : "Bienvenue chez moi ! Entrez librement et sans crainte. Et laissez quelque chose de ce bonheur que vous apportez."

J'espère que "quelque chose de ce bonheur" que j'apporte sera la seule chose qu'il me faudra laisser ici. Un frisson me parcoure la colonne, comme lorsqu'un malheur nous attendait pendant une mission.
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Ven 14 Fév - 10:43
Tu n’as aucun mal à franchir la barrière qui délimite un large terrain vague sur lequel pourrissent deux cuirassés et la moitié d’un porte-avion de la seconde guerre mondiale. Un calme étrange règne sur cet endroit. Un corbeau croasse alors bruyamment avant de s’envoler du pylône sur lequel il se tenait dans un claquement d’ailes et de plumes. Les carcasses des navires sont troués de rouille et paraissent bien sinistres dans la ténèbres vaguement troublées par la lumière blafarde de l’éclairage public défaillant. Un chat traverse en courant l’espace entre les deux cuirassés. Chino s’agite un peu.

- Ces barrières sont sensées faire comprendre aux gens qu’ils ne doivent pas pénétrer dans cette zone…

La voix est étrangement douce, presque envoutante. La silhouette se tient à une vingtaine de mètres de ta position, près du porte-avion. Rien n’a annoncé sa venue, pas le moindre bruit ou mouvement. D’ici, tu ne distingues pas le visage du nouvel arrivant, mais tu perçois tout de même qu’il porte un uniforme militaire en piteux état. Un uniforme de l’amirauté qui date de dizaines d’années.

- Votre chance est que je vous connais, Monsieur Burton. Et que je sais qu’on ne s’en prend pas impunément à un magicien. Néanmoins, si vous êtes ici, c’est que vous savez également ce que vous venez chercher, et par conséquent avez parfaitement conscience de ma propre nature.

Il fait un pas pour se placer sous la lumière d’un réverbère, et dévoile un visage à deux facettes. Une moitié est régulière et marqué par un regard bleu azur qui te transperce. L’autre est effondrée, la peau s’est affaissée, comme si elle avait fondu sous l’effet d’une chaleur intense. On n’y distingue plus le second œil, et la lèvre de ce côté-ci va jusqu’à pendre mollement au niveau du torse. Incroyablement, cela ne semble pas gêner son élocution et libère lcorrectement le miel de sa voix.

- A toutes fins utiles, je vous rappelle que vous êtes sur mon territoire. Mon terrain. Prenez cela en compte lors de vos prochains actes. Maintenant, Monsieur Burton, auriez-vous l’amabilité de m’énoncer la raison de votre venue ici ?

Subitement, des dizaines de regards félins s’ouvrent dans les ombres des bateaux échoués pour te fixer, présences que tu ressens comme menaçantes.
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Ven 14 Fév - 14:54
La voix me prend totalement par surprise. Je me fige, raidi par des réflexes de contre-attaque immédiate qu'il faut que je réprime avant de sortir mon arme. D'autant plus lorsqu'ensuite il me dévoile un véritable masque de carnaval d'horreur digne d'un Halloween. Un frisson me parcourt l'échine à ses avertissements. Je me demande si je n'ai pas mal interprétée la phrase de Sarahi, et si je ne vais pas juste crever ici, sans que personne ne puisse retrouver mon cadavre. Ce genre de voix me fait toujours penser à certains chefs de gangs des irlandais et des italiens. Trop calme. Trop mielleux. Et il dit me connaître, ce qui est très loin de me rassurer.


Je recule légèrement et prudemment, plissant les yeux, sur mes gardes. A sa dernière phrase, je lève les mains bien en l'air pour prouver que je n'ai pas d'intentions hostiles :
- Pardon si j'ai empiété sur votre...Territoire. C'est Sarahi Morgan qui m'envoie. Elle dit que vous pouvez peut-être me renseigner sur une drogue qui circule en ce moment.  Le mirror. J'ai besoin de savoir qui la vend. Et notre amie commune m'a dit que vous pourriez m'aider...Je marque un temps d'arrêt avant de finir ma phrase : Est-ce que vous l'pouvez ?

Malgré tout, j'ai encore un frisson. J'espère qu'il ne va pas me demander de me sucer le sang ou une connerie du genre. Je suis vraiment pas fana de l'idée.
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Jeu 5 Mar - 10:52
Sa voix de miel reprend doucement, une sorte de nostalgie s’y ressent en filigrane:

- Sarahi… Pause. Oui je peux vous aider. Je sais parfaitement qui est le distributeur de cette nouvelle drogue. Je connais son nom, l’endroit où il réside et ses contacts. La seule chose qui m’est encore obscure, c’est qui est son fournisseur. Je suppose qu’il faudrait le lui demander, dit-il avec un sourire qui déforme encore un peu plus son visage mutilé. Cela dit, ce type de renseignement n’est pas gratuit, vous vous en doutez, Monsieur Burton, n’est-ce pas ?

Son ricanement laisse transparaître une forme de cruauté que sa voix doucereuse avait jusqu’alors masqué.

- Ne vous inquiétez pas, Monsieur Burton, je n’en ai pas après votre sang. Encore qu’il pourrait selon votre souhait être parfaitement acceptable comme prix de mon savoir. Non, je vous propose qu’en échange de mes informations, vous me fassiez part en retour de tout ce que vous avez appris sur le fournisseur de ce Mirror, ainsi que sur la drogue elle-même. Vous voyez, je ne suis pas si gourmand…

Le silence retombe entre vous, te laissant le temps de cogiter sur la réponse à apporter. Un nouveau croassement d’un corbeau vient seulement le troubler. L’unique œil bleu du vampire se plisse.  Allant de toi vers la route qui t’a mené ici. Avant que tu n’aies le temps de répondre quoi que ce soit, la Corneille dit avec une voix où perce des relents de panique :

- Vous n’êtes pas venu seul !

Au même instant, les phares d’une camionnette apparaissent au coin de la rue qui t’a mené ici.

- Choisissez, Monsieur Burton. Si vous passez le deal, suivez-moi. Sinon, vous connaissez la sortie!

Le vampire se détourne alors pour se diriger vers la carcasse de l’un des cuirassés la plus à l’abri de la lumière blafarde des lampadaires. Une floppée de chats sort des ténèbres pour se disperser aux quatre coins du terrain vague. Le corbeau s’envole pour planer jusqu’au cuirassé où le vampire t’a invité à le suivre.

Alors que la camionnette se rapproche, les phares illuminent ta PanHead garée devant le grillage… Tu vas devoir faire un choix. Et vite.
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Ven 13 Mar - 18:13
Je regarde le suceur de sang et sa tête de fin de guerre me débiter son laius en me demandant quand il va me proposer une transfusion. Mais comme s'il avait deviné mes pensées (ils peuvent faire ça ?!), il me donne les conditions de son deal. Informations contre informations. Après tout pourquoi pas. Quoi que je découvre, il est peu probable que j'ai beaucoup de compassion pour eux.

Je m'apprête à répondre lorsque son corbeau vient lui susurrer des choses. Mais apparemment pas des mots doux, vu le ton affolé qu'il prend. Pas venu seul ?

Je regarde en arrière et vois les phares. Merde...Technocrates à la mord moi le nœud, comment ils m'ont trouvé ?!

Pas le temps de tergiverser, il faut se décider. Décaler avec lui, ou trouver une solution pour échapper à ces enfoirés. A court d'option dans l'immédiat, j'opte pour la retraite stratégique (oui, voilà, la fuite), en appelant Cino pour qu'ils nous suivent. Je ne sais pas où en sont les progrès de la Technocratie à ce niveau, et j'ai pas envie de savoir s'ils peuvent vraiment trouer la peau de mon ancêtre loup bleu avec je n'sais quel gadget futuriste de leur arsenal.

Arrêtant de réfléchir, je suis aussi vite que je peux le Vampire dans ce qui semble être son repaire, Cino écartant les chats -qui sentent sa présence- sur son passage . Ce cuirassé est probablement sécurisé, ou avec tout un tas d'endroits où se cacher...Du moins j'espère, sinon je suis vraiment dans la merde.
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Mer 20 Mai - 14:55
L’urgence de la situation te pousse à t’engager à la suite du suceur de sang vers le cuirassé posé à même la chape de béton de l’entrepôt à ciel ouvert. Cino se met dans tes pas avec un grognement à l’intention de la camionnette qui se rapproche à vitesse mesurée. Néanmoins, à peine as-tu franchi un trou de rouille dans la carcasse du monstre marin échoué que déjà les phares du véhicule se fixent sur sa coque. Tu te retrouves dans une coursive étroite, comprenant dans quelle promiscuité ceux de la Marine devaient vivre dans ce genre d’engins. Devant toi, la silhouette assurée de ton hôte s’avance à grand pas dans le couloir en marmonnant pour lui-même avant de s’arrêter brusquement, ce qui te permet de le rejoindre. Il fixe un écran noir et blanc qui vous donne une vision de l’entrée de l’entrepôt. Sans surprise, vous y voyez nettement deux hommes en noirs qui sont sortis de la camionnette. L’un d’entre-eux s’est approché de ta moto, un étrange objet à la main, tandis que le second est devant le portail que tu avais escaladé quelques minutes auparavant.

- Des amis à vous, je suppose ? Te demande le vampire entre raillerie et inquiétude. J’espère que leur curiosité n’ira pas au-delà. Venez !

Il te conduit jusqu’au bout du couloir, ouvre une porte, et la referme derrière vous. Vous descendez ensuite en toute hâte une courte échelle qui vous conduit dans ce que tu sais être une salle des machines. D’immenses moteurs et d’imposants transformateurs électrique en occupent la majorité de l'espace.

- Modèle de Classe Balao. Moteurs Diesel, et propulsion électrique, te dit-il comme si cela t’intéressait dans la situation présente. En parfait état de marche, ajoute-t-il avec une pointe de fierté.

Il déverrouille une trappe au sol, que tu pressens ne pas être d’origine, puis redresse la tête comme pour écouter un message qu'il est seul à entendre.

- Ils arrivent. Descendez.

N’ayant guère d’autres choix, et après que Chino ait reniflé l’endroit puis aboyé son assentiment à tes seules oreilles, tu glisses le long de l’échelle pour te retrouver quelques 15 mètres plus bas dans une sorte de tunnel souterrain. Le suceur de sang te suit de près après avoir refermer la trappe au-dessus de vos têtes. Il t’invite alors à le suivre dans ce conduit sous l’entrepôt, sans qu’il ne cesse de fixer le petit écran portatif. Il s’arrête enfin. Arrivé à sa hauteur, tu constates sur un nouvel aécran que vos poursuivants sont maintenant dans la salle des machines que vous avez quitté un peu plus tôt. Un sourire cruel joue sur le visage en deux morceaux du vampire, qu’il accompagne d’un ton mauvais :

- Surprise !

Il presse ensuite un bouton rouge à côté de l'écran enfoncé dans la terre du tunnel et le sous-terrain se met alors à trembler comme si le ventre de San Francisco s’était réveillé. Un éclair de flammes dévore l’écran de la console avant de ne plus être qu'un noir total.

- Voilà ce qui se passe quand on entre sur un territoire privé sans en demander l’autorisation: une tragique fuite de gaz dans un sous-marin qui aurait depuis longtemps être démantelé. Phrase que tu devines autant destinée à tes poursuivants qu’à toi.

Apparemment satisfait, il reprend sa marche, et après des tours et détours vous rejoignez un conduit d’égout que vous longez encore pendant un long moment avant que l’odeur de sel qui annonce la mer ne finisse pas couvrir l’odeur pour le moins désagréable véhiculée par les eaux souillées. Vous débouchez enfin sur une partie de la digue du port. Le vampire prend alors le temps de t’en dire plus.

- Si vos poursuivants n’étaient que deux, vous pourrez prendre votre véhicule, nous ne sommes qu’à deux cent mètres de l’entrepôt. Tu as pourtant l’impression que vous avez marché sur plusieurs kilomètres. Le trafic de drogue est contrôlé par deux entités à San Francisco. L’une d’elle, la plus puissante,  est affiliée à la Triade de l’Oeil d’argent. Leur centre d’activité se situe dans Chinatown et derrière leurs activités se masquent des vampires d’Orient. L’autre entité est d’origine mexicaine. Son emprise est moins forte sur San Francisco, mais sa main est partout présente sur la côte Ouest. Jusqu'où s'étend votre connaissance du monde des ténèbres, Monsieur Burton ? La question semble rhétorique, puisqu’il continue sans te laisser l’opportunité de répondre. C’est un gang de cholos qui représente cette organisation sur San Francisco, et leur leader est un Loup-Garou. Un Loup-Garou corrompu. Il se fait appelé Neza, et il dirige un gang de bikers : Los Zetas. Ils ont une ferraillerie dans le quartier de la Mission depuis laquelle il rayonne.

Il marque une pause en te regardant, comme pour jauger tes réactions.

- La Ferraillerie est sur Alvarado Street. Je ne m’y suis jamais aventuré, trop dangereux. Du coup je ne sais pas s’ils stockent la drogue là-bas ou non. J’en doute. Quand au sujet qui vous concerne, le Mirror, ce n’est que très récemment que cette drogue est arrivé sur le marché et ce sont bien Los Zetas qui le distribuent. Mais je ne sais pas quel est leur fournisseur, cette découverte vous reviendra.

Il se tait à nouveau, avant d’ajouter de manière plus brève.

- Voici ce que je peux vous en dire, Monsieur Burton. Et à moins que vous ayez d’autres questions, nos routes vont se séparer ici, jusqu’à ce que vous veniez à nouveau me trouver pour me dire ce que vous avez appris sur ce sujet. Si vous ne le faites pas, je saurai où vous trouvez dans Sausalito. Les vampires dans mon genre ont la mémoire longue, c’est la bénédiction que nous donne l’éternité. Souvenez-vous en si l’idée vous venait de ne pas tenir votre part du marché. Et dites à Sahari que ma dette est effacée.

Il reste quelques secondes à attendre d’éventuelles questions, avec une envie manifeste de faire demi-tour, surement pour régler quelques menus détails liés à l’explosion de l’entrepôt.
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Lun 8 Juin - 12:57
Je m’engouffre à la suite d'un vampire inquiétant dans les entrailles de métal d'une antiquité qui semble menacer de nous ensevelir à tout moment. Vraiment pas mon meilleur plan. Mais je sais qu'on ne peut pas tout prévoir, donc je m'adapte à la situation aussi bien que je peux pour échapper à nos poursuivants.

Le suceur de sang s'arrête en marmonnant devant un écran. Je hausse un sourcil d'incompréhension avant de regarder l'écran qui nous montre nos poursuivants.

Décidément, il est plein de ressource Dracula Custer...

Je regarde le garde s'approcher de ma moto en fronçant les sourcils, observant ce qui doit être un "gadget" magyque de la Technocratie dans sa main, avant que le mort-qui-marche ne me pose une question ironique, puis de me demander à nouveau de le suivre. Comme si j'avais d'autres choix.

Couloir. Porte. Echelle. Une salle des machines. Mon instinct tente de topographier le terrain, mais je commence un peu à m'y perdre. Il me cite le modèle de ce navire, comme si c'était censé me dire quelque chose. C'est pas le cas, mais le fait qu'il soit en état de marche est plutôt étonnant vu la vétusté de l'engin. Il ouvre une trappe et me demande encore de le suivre en m'annonçant l'arrivée de nos poursuivants. Intérieurement, je commence surtout à me demander s'il ne va pas m'enfermer dans ce dédale de métal pour me bouffer plus tard. Mais je n'ai pas  vraiment le choix, donc je reste sur mes gardes et on continue de descendre dans les entrailles de ce monstre. Un regard sur le côté me permet d'apercevoir Cino qui me colle comme mon ombre, ses petites babines narquoises m'indiquant qu'il se fout clairement de ma gueule. Comme je l'ai dit, c'était pas mon meilleur plan, et il le sait aussi.

Il descend avant moi et aboie plusieurs fois pour m'indiquer qu'il n'y a pas de danger. Je descends donc et me retrouve plus de dix mètres en dessous, suivi de l'immortel à la tête ravagée. On poursuit, puis nouvelle séance vidéo. Mais cette fois pour contempler un spectacle auquel je ne m'attendais pas. Bouton rouge. Un tremblement de terre ? Non, je percute. Un engin explosif. Avec quel explosif ? Il répond directement à ma question. Du gaz.

Mon Dieu, ce type est totalement paranoiaque !, me dis-je soudain pris entre admiration et effarement.

Mais je continue à le suivre, méfiant, dans le dédale de couloirs qui me parait interminable, me demandant à chaque croisement s'il ne va pas me sauter dessus. Je caresse mon bracelet, à la fois pour me préparer au combat et pour me rassurer. Mais l'odeur de l'océan et le bout du tunnel me permettent de souffler un peu. Ce n'est pas un piège. On débouche sur une digue, et mon "informateur" bien étrange m'annonce que je ne suis pas loin de ma monture, puis se met à table. Et c'est un sacré plat à avaler.

J'enregistre sommairement les informations intéressantes, comme pendant les briefings de mission. Je note au passage son ton un peu pédant et cérémonieux, mais je n'y prête pas trop attention. Mexicains. Cholos. Loup-garou corrompu. Neza. Gang des Los Zetas. Ferraillerie dans Mission.

J'en connais assez pour savoir que les Loup-garous existent. J'en ai même rencontré un une fois dans le Montana. Mais je ne connais pas grand chose de leurs façon de vivre, si ce n'est une partie de leurs faiblesses et leur côté Tribal. Celui du Montana m'avais parlé du "Ver" et de la corruption qui envahissait le monde par la pollution et l'activité humaine. Et il m'avait parlé de Loup-Garous déviants qui avaient épousé la cause du "Ver". En tant que Chamane, je comprenais mieux que d'autres ce point de vue sur l'aspect "mauvais" des comportements "civilisés".

Il m'observe une seconde, je ne réagis qu'en soulevant un sourcil, alors il continue.

Leur ferraillerie est sur Alvarado Street. Il ne sait pas si c'est là qu'ils cachent la drogue, mais il est sûr que ce sont eux qui distribuent le Mirror.

Puis il soigne sa sortie comme un Dracula de film, me rappelant ma dette et annulant celle de Sarahi.

Je le regarde partir en réfléchissant à ma situation. Des loups garous qui distribuent une drogue qui éveille des mortels. Tout ça me dépasse. Mais je n'ai pas le temps d'attendre la Cavalierie. Que ce soit pour mon pote Lenny ou pour les mortels, je dois faire quelque chose avant que tout ça ne dérape complètement. Je me souviens de ma première vision Umbrale. Sans Cino je serais devenu fou. Et moi j'avais été briefé. Ces mortels couraient un risque énorme. Peu importe quelles étaient les intentions de ces Garous, il fallait les arrêter.

Mes pas m'ont fait couvrir les deux cent mètres qui me séparaient de mon inséparable moto sans que je m'en aperçoive.

Je vérifie qu'il n'y a aucun autre danger en envoyant Cino en éclaireur. Si c'est bien le cas, je remonte sur ma moto et démarre. Direction : Mission district, sur Alvarado Street.

Burritos au menu. J'espère juste que je ne vais pas m'étouffer avec.
Masika
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Mer 6 Jan - 15:15
Le moteur de la Pan-Head vrombit entre tes jambes alors que tu quittes les installations portuaires pour traverser le Financial district, Soma et enfin rentrer dans Mission District. Au large, les nuages s’amoncellent en de noires nuées qui présagent d’un orage qui s’abattra sur la ville avant la fin de la journée. Il y a peu, le quartier était celui de l’immigration mexicaine, mais depuis l’intérêt récent des jeunes wasp de la classe médiane et de la communauté homosexuelle, celui-ci se transforme peu à peu. Mission District est devenu schizophrène, et les maisons cossues mangent peu à peu du terrain sur les demeures plus modestes des immigrés Chicanos. Alvarado Street se situe dans cette deuxième partie du quartier. Dans la rue des enfants d’origine mexicaine joue au football sur des terrains de terre où l’herbe de pousse plus, des hommes désœuvrés vident leurs verres d’alcool aux terrasses de bars délabrés et les femmes vaquent à des occupations ménagères. Les maisons de bois jouxtent des demeures en tôle digne d’un bidonville. Un véritable cliché de Rêve américain. De quoi laisser à réfléchir sur l’égalité réelle des droits dans ce beau pays.

Tu ralentis à l’approche d’Alvarado street. La rue est sale, des détritus jonchent les trottoirs. Les camions-poubelles ne doivent pas passer tous les jours ici. Les habitations de la rue ne sont pas différentes de celles que tu as vu jusqu’ici. Ce qui change, c’est cette sorte de forteresse qui trône au milieu d’Alvarado Street. Entourée d’une palissade en béton à hauteur d’hommes, dont le sommet est gainée de barbelés. D’ici tu peux voir deux bâtiments à peine plus haut que la palissade, et des carcasses de voiture qui dépassent elles-aussi l’enceinte par endroit. L’entrée est gardée par un grand portail de fer à double-battants.

Des habitants du cru vaquent à leurs occupations, mais un garçon à peine sorti de l’adolescence s’approche de l’endroit où tu t’es stationné.

- Tu cherches quelque chose, face de craie ?

Derrière lui, trois autres jeunes hommes du même âge s’approchent eux aussi.

Au même instant, les portes de la « Ferraillerie » s’ouvrent et cinq motos sortent pour encadrer un van noir aux vitres opaques. Bien conscient que ta présence pourrait paraître curieuse, tu les vois avec soulagement prendre la direction opposée à la tienne. Une jeune fille sort elle aussi, à pied, et s’engage elle vers ta position. Rien n’indique cependant que ce soit lié à ta présence.

- Oh, tu cherches quoi ? De la poudre, de la MJ, ou de quoi vraiment décoller ? Insiste le jeune homme à moins d’un mètre de toi.

Tout va très vite, et le van et son escorte ne vont pas tarder à sortir de ton champs de vision.
Faust
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Mar 14 Sep - 13:04
La Panhead s'enfonce à toute allure dans Mission. Dans le peu de souvenir que j'en ai, c'était l'enclave mexicaine. Mais aujourd'hui, c'est un patchwork de richesse et de misère dans laquelle je m'engouffre pour rejoindre Alvarado Street. Le paysage devient de plus en plus démuni, comme une peinture dégradée de la misère humaine. Des images de la guerre défile devant mes yeux, se surimposant aux enfants qui jouent au foot  et aux piliers de bar. Les rues des quartiers pauvres de Danang.

Lorsque la casse apparaît devant moi, un autre souvenir s'impose à moi.  Mains pleines de cambouis qui me martellent de coup dans un endroit un peu similaire. Je ferme les yeux une seconde, puis les rouvre en m'arrêtant pour découvrir vraiment l'endroit. Muraille. Château. Portail. Une forteresse de béton. Un gamin approche pour me refourguer sa camelote. Je le regarde distraitement, et une image d'horreur le remplace. Un autre garçon. Asiatique et mort, celui-là. Images de mon enfer personnel. Je fais mon exercice de respiration. Doucement. Comptes jusqu'à 10. Un cercle. Trace un cercle...

J'aperçois alors le pont-levis se baisser, et les cavaliers en sortir avec la carriole. Une cargaison ? Difficile à savoir. Mais je m'aperçois dans le même temps que tous les gamins me regardent. Et je sais qu'ils sont les yeux et les oreilles du quartier. Cette cargaison peut sûrement me mener quelque part, mais celui que je cherche est sûrement ici.

Mon cerveau se sort de la mélasse dans laquelle il s'est empêtré. J'appelle mentalement Cino. Le loup bleu fantômatique apparaît et me lance un regard inquisiteur. Il n'aime pas que je le prenne pour un larbin. Malgré tout, mes pensées se projettent vers lui avec un sourire distrait : Sans te commander, pourrais-tu suivre ses hommes ? Dis-je mentalement en jetant un regard vers les motos et le van.

Quelle que soit sa réponse, je me tourne vers le petit et ses copains, et sur la jeune fille qui est sortie en même temps que le convoi. Je tourne la tête vers le petit dealer et lui affiche un air un peu amusé :
- Non, p'tit, j'veux pas de ta came. J'ai eu ma dose pour toute la semaine. Je viens voir Neza...

L'idée en soi était stupide. Venir taper à la porte du grand méchant loup, c'était suicidaire. Mais je n'avais ni le temps ni les moyens de m'amuser à faire dans la subtilité. Je devais savoir ce qu'il se passait, et je devais tirer mon pote Lenny de toute cette merde. Alors j'allais ruser, même si ça allait sûrement me mettre dans la merde.

Avant que le gamin ne commence à se montrer trop curieux ou à me menacer, je me lève de la Panhead et lui lance d'un regard dur :
- Je travaille pour le Chapeau. Va dire ça à tes grands frères. Et dis leur que je veux juste discuter. Avec Neza.

Je reste planté là, avec l'air du mafieux que j'ai été dans une autre vie. Et le guerrier et vétéran que je suis montre bien à ces gamins que je pourrais leur mettre une bonne branlée avec une seule main.

Me faire passer pour un membre de l'équipe de James "le Chapeau"  Lanza, mon ancien patron dans la mafia, était sûrement aussi une idée un peu stupide. Mais pour l'instant, j'avais besoin de montrer patte blanche. Enfin, patte noire pour le coup. On verrait pour les conséquences plus tard. Si Neza ne décidait pas de me faire abattre en plein milieu de ce quartier où personne ne s'offusquerait de voir un soldat de la mafia mourir sur le sol crasseux pour finir dans une voiture concassée. J'espérais juste que la réputation de Marianno -Le vrai nom de celui qui était maintenant le Don de San Francisco- serait suffisante pour le faire hésiter, voire le rendre suffisamment curieux pour qu'il me fasse entrée dans la Forteresse. En espérant que je n'allais pas y crever. Les loup-garous n'étaient pas vraiment connus pour leur patience ni leur pacifisme...
Masika
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Dim 3 Déc - 5:12
Le gamin te regarde avec suspicion, apparemment peu intimidé par ton attitude martiale,  lorsque tu lui donnes le nom de celui qu’on t’a présenté comme le seigneur des lieux. Après un temps court, le gosse s’adresse à ses compagnons dans un espagnol très certainement argotique, que tu ne parviens pas à saisir. L’un d’entre-eux part en courant  vers une cabine téléphonique en piteux état de l’autre côté de la rue, à côté d’un magasin qui aurait pu être directement importé de Mexico.

Dans un silence tendu, les gamins ne bougent pas et t’observent avec méfiance. Finalement, le gamin qui s’est éclipsé dans la cabine téléphonique délabrée siffle deux fois à l’intention de ses compagnons, et le trop jeune dealer te lâche dans son anglais approximatif :

- Rends-toi devant le portail, face de craie.

Sans rien ajouter d’autre, les gamins s’éparpillent et te plantent là. Comme Chino l’a fait un peu plus tôt, en s’élançant à ta demande à la poursuite du van et de son escorte. N’ayant guère d’autres options que celle que tu viens de te donner, tu redémarres ta Pan-Head et remonte lentement la rue. Tu croises la jeune fille et son visage d’ange triste, dont les yeux regardent vers un ailleurs sans doute meilleur que la prison de son quartier.

Alors que la roue avant de ta moto se présente devant le portail en métal d’un bleu délavé où trône l’inscription « Los Zetas », celui-ci s’ouvre sur un dédale de voitures empilés les unes sur les autres, comme autant de cercueils métalliques. Deux latinos forment le comité d’accueil. L’un est torse nu et laisse apparaître une musculature  ciselée par des heures d’excercices, tandis que l’autre, plus chétif, est vêtu d’un jeans et d’une chemise blanche typiquement lexicaine. Ce dernier t’adresse un regard vide qui fait froid dans le dos. Un regard que tu connais bien: celui d’un homme qui a trop tué pour s’embarrasser de l’humanité. Il te fait signe d’avancer tandis que son compagnon et lui-même referment le portail.

Tu comprends rapidement que ce dédale de métal froissé est mis en place pour ne permettre qu’un accès unique à la maison en pisé qui occupe le centre de cet espace emmuré. Quatre hommes occupés à réparer des voitures se redressent de leur besogne à ton arrivée. Alors que tu te gares au côtés des trois autres motos de collection, l’un d’entre-eux te fait comprendre par un signe de tête d’entrer dans la maison par l’unique porte centrale ouverte. Tu t’exécutes, bien conscient de la précarité de ta position.

Le salon dans lequel tu arrives est vaste, et une grande table de bois rustique en occcupe le centre. Au mur, un drapeau du Mexique, quelques toiles aux couleurs vives et un masque de catch typique du Mexique. A un bout de la table, une vieille femme, aux cheveux gris tressés en deux courtes  nattes et au visage buriné, mange des haricots rouges dans une écuelle de bois. Elle ne prend pas la peine de lever les yeux à ton entrée. Des nattes tressées opacifient les portes qui donnent accès à ce que tu devines être les lieux de vie de la maison. Dans un coin de la pièce, une vieille télévision crache péniblement de la musique.



Ne sachant trop que faire, tu restes planté devant la table, jusqu’à ce qu’une natte ne s’écarte pour laisser passer un colosse dont le débardeur taché de sueur peine à contenir la carrure. Les cheveux gominés sont d’un  noir de jais et tirés vers l’arrière du crâne. Une moustache épaisse mange le bas du visage de cet homme aux dimensions hors-normes. Avec un chiffon sale, il essuie ses mains mouillées.

- Jolie bécane, cabron.

Sa voix profonde roule dans la pièce.

- J’ai jamais vu un membre du Chapeau rouler sur une Pan-Head. Elle est de 57, pas vrai ? Te demande-t-il en te fixant alors de ses prunelles aussi noires que sa chevelure.

Devant ton asquiescement muet, il hoche la tête.

- Tu as demandé à nous voir, et on est là. Alors parles. Je suis curieux t’entendre ce qu'un pendejo qui se dit à la solde du vieux Lanza et qui a les bolas de venir sur notre territoire peut bien avoir à nous dire?

Impossible de dire si c'est l'atmosphère moite ou la présence de tes deux convives, mais tu n'as qu'une envie, c'est de quitter ce lieu. Il y a un mal latent ici, profondémment perturbant. Ton avatar le sent avec acuité.
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