Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -45%
Four encastrable Hisense BI64213EPB à ...
Voir le deal
299.99 €

Aller en bas
Faust
Faust
Admin
Messages : 60
Date d'inscription : 27/02/2019
https://mageascension.forumgaming.fr

Chasser le Corbeau Empty Chasser le Corbeau

Mer 14 Sep - 17:59


Lac de la Merced, San Francisco Printemps de l'An de grâce 1878



Au loin, le bruit du hennissement du cheval de fer retentit. Assise en haut d'un grand arbre feuillus à l'abri des roseaux, tu sens la vie rassurante des poissons dans le lac tout proche. Au travers de la protection de Dame-Brume, tu peux deviner que Celui-qui-brille se pare des couvertures oranges et violettes de son sommeil avant de disparaître sous la terre. Et même si tu ne les vois pas, tu peux les sentir. Là-bas. Ces monstres dans leurs campements et leurs tipis, et plus loin les tentacules de leurs bâtisses de bois et de terre qu'ils appellent "Ville", qui s'étendent comme une plante de mort et de sang. Tu frémis légèrement dans l'air frais du crépuscule.

Le cri de Leïka au-dessus de toi te rassure un peu, mais rien ici n'est semblable aux récits de tes parents ni des tes ancêtres. L'Homme blanc a tout pris. Tu peux sentir les âmes torturées de tes Frères et Sœurs qui hantent ce sol maudit. Ceux-qui-marchent-dans-la-baie et que les visages-pâles semblent nommer Yelamus -du nom d'un village maintenant disparu- s'évanouissent dans le vent nocturne de l'oubli. Vos racines, votre culture, tout ce que vous avez été, exterminé par les envahisseurs. Par leurs armes, par leurs maux étranges, et leur soif de pouvoir sans limites. Les Peuples du Mayan (coyote) s'étaient déjà fait la guerre, entre eux comme à leurs ennemis communs. Mais jamais comme cela. Jamais contre cet ennemi là, celui qu'ils n'avaient pas su le combattre. Il s'était présenté comme des Sages. Puis ils avaient voulu vous convertir à leurs croyances. Il s'était annoncé comme des alliés, apportant abondance et bonheur. Mais ils avaient voulu vous faire croire à leur abondance et à leur bonheur. Ils n'avaient semé que mort et destruction, puis comme des charognards en avaient récolté les fruits avariés. Vos Anciens avaient choisi la voie de la Paix et de l'entente. Après tout, le territoire du dos des Tortues devait être assez vaste pour tout le monde. Mais l'Homme blanc ne voulait pas partager. Il voulait conquérir. Prendre. Il voulait vous faire disparaître comme on chasse un moustique ennuyeux.

Et maintenant, alors que tu fêtes ton dix-huitième printemps, ils sont venus dans la forêt sacrée et ont tué tes parents et enlevé une partie de ta tribu, dont ta sœur. Murmura. Tu frémis à nouveau, et la panique t'envahit. Quelque part dans cette immense Ville aux effluves souillées, l'autre moitié de ton souffle souffre, tu peux la sentir. Quelque part, elle était retenue, et peut-être pire encore...Tes seules pistes étaient sorties du dernier souffle que ton Père avait rendu à Warep. Un pendentif avec deux petits crânes de corbeaux en métal orange. Et un mot, qui fut son dernier : "Enfant-Tempête", quoi que cela veuille dire. Alors, contre toutes les traditions et les interdictions des créatures du Seigneur Soleil et de Dame Lune, tu avais fais ce que peu d'entre vous avez osé depuis déjà des dizaines d'Hivers. Tu es allé dans vos anciennes terres. Dans le nouveau territoire de l'Homme blanc, leur "San Francisco". Mais avec ces maigres traces tu n'avais pour le moment humée que l'odeur amère de l'échec, de la pourriture et de la peur de ne jamais la retrouver.

Prise dans tes sombres pensées tu manques presque les pas dans l'herbe haute derrière toi. Te contrôlant du mieux que tu le peux, tu reconnais tout de suite les pas des bottes de cet étranger qui se fait appeler Quinnfraser. Un cousin blanc des Nunnehis, à ce qu'il raconte. Les "Kithains" en langue des blancs. Peut-être une menace, peut-être un allié, difficile à dire pour le moment. Mais il est pour l'instant ton seul lien avec cette civilisation étrangère qui erre sur ton terrain de chasse actuel, et il t'a déjà probablement sauvé la vie depuis ton arrivée.

Dr.Quinn:

- Appréciez vous la vue ? Elle est imprenable, m'a-t-on dit... dit-il dans ta langue natale tout en regardant dans ta direction malgré ton camouflage et la brume. Un peu plus tôt il t'avait expliqué que ses esprits à lui lui permettaient de parler n'importe quel langage. Ils lui permettaient également de te voir, semble-t-il. Il approche en levant des mains qui ne sont pas celles d'un guerrier devant lui en signe de paix : Je vous l'ai déjà dit, je ne vous veux pas de mal...Puis-je me joindre à vous ? Demande-t-il poliment avec son drôle d'accent que tu ne peux bien malgré toi t'empêcher de trouver charmant, comme le reste du personnage. Tu finis par hocher la tête tandis qu'il grimpe. Ton regard spirituel observe virevolter son étrange manteau immaculé bordé d'or et brodé de motifs étranges mais que tu ne peux t'empêcher de trouver très beaux par dessus cette "veste" rouge foncée aux teintes presque orangées. Toutes ces couleurs te font penser sans que tu te l'expliques à une colombe blanche et dorée dont le cœur meurtri aurait la teinte oubliée d'un Automne sanglant.

Aussi agile qu'un félin, il s'installe sur une branche voisine, et déclame avec solennité le regard perdu dans le brouillard :
-  ...C'est dans les étoiles que brille la lumière des songes...Dommage que l'on ne puisse les distinguer cette nuit...Dit-il comme pour lui même avec un demi-sourire amer.

Les jambes allongées et croisées, son visage aussi juvénile que le tiens et son regard aux couleurs d'automne encadré d'une soyeuse chevelure brune aux reflets dorés lui donne un aspect très exotique, et extrêmement attirant. Démasquant discrètement du coin de l’œil ta façon de le dévisager mais n'en esquissant qu'un simple sourire en coin, il finit par reprendre sur un ton plus doux encore :
- Maintenant que je vous ai retrouvé, Gente Damoiselle, laissez moi donc me présenter dans les formes. Quinn Fraser,  mais mes amis et le monde féérique me connaissent sous le nom d'Ethan, bien que d'autres m'aient connus sous le nom de Thenael, d'Ethaniel ou même d'Esteban. Je suis un Kithain Sidhe de la Noble Maison Liam, déchu voilà maintenant fort longtemps de mes titres et de mes droits, même si mon cœur et mon bras resteront à jamais aux Liams. Chevalier errant, aventurier, musicien et même poète à mes heures perdues dans cette vie de Fée. Mais dans mon autre existence beaucoup plus morne dans laquelle je suis lié au masque du mortel Quinn Fraser, je suis un simple apprenti écrivain -sans vantardise fort doué, au demeurant- et le fils du "célèbre" journaliste local, Sam Fraser. Et tout cela pour vous servir Ma Dame...Bien, et maintenant que les présentations sont dument faites selon les usages, m'expliqueriez vous plus avant ce qui est arrivé à votre sœur ? Je ne demande pas mieux que de vous aider, croyez-moi. Mais toute bonne Quête demande un point de départ, et votre... Explication avant que vous ne partiez était quelque peu confuse, si je puis me permettre... finit-il avec un vague sourire barré par cette intrigante cicatrice sur sa joue qui n'apparaît que lorsqu'il la soulève, te rappelant le souvenir de ton arrivée en ces terres. il t'avait sauvé de ces hommes blancs qui voulaient te malmener, même si tu ne lui avais rien demandé et que tu aurais pu te défendre toi-même sans mal.

Après quelques instants où tu hésites sur la réponse (ou non) à lui donner, il ajoute de cette voix qui te captive comme la lumière captive le papillon :
- Écoutez, je subodore que vous vous sentez perdue ici. Et je sais ce que vous ressentez. J'ai moi-même été banni il y a longtemps de ma propre "tribu" pour ensuite être chassé de mes terres natales. Alors je sais ce que cela fait de se sentir isolé, même chez soi. Cet endroit n'est plus celui que vous ou vos ancêtres ont connu...Et en vérité, il devrait encore vous appartenir.... Il se tait alors, un regard lointain et triste peint sur le visage, avant de plonger ses grands yeux dans les tiens : Racontez moi tout, Danseuse-Magique, et je vous fais la promesse devant la première Étoile du Soir de faire tout ce qu'il m'est possible pour vous aider à récupérer votre sœur.... Tu peux sentir l'odeur de la Vérité dans ses mots et dans son regard. Mais tu ressens aussi une forme d'immense tristesse dans ses yeux mordorés alors qu'il t'observe, attendant probablement une réponse de ta part.
Masika
Masika
Messages : 42
Date d'inscription : 19/03/2019

Chasser le Corbeau Empty Re: Chasser le Corbeau

Mar 3 Jan - 6:55
Accroupie sur la branche, je frotte mon nez retroussé avec la paume de ma main, un tic classique chez moi quand je suis agacée. Les vertes prairies où paissaient les troupeaux ressemblent à présent à une terre dévastée maintenant que  l’homme blanc s’y est installé. Leurs vaines promesses se sont envolées devant cupidité semblable à celle du renard. Comme toujours depuis sa disparation, l’idée que ma sœur soit prisonnière de ce dédale de toiles, de boue et de bois abattus, à l’odeur fétide même depuis ma position,  me fait frissonner de peur. Les hommes blancs me font penser à un ventre qui a toujours faim, ils dévorent tout sans jamais ressentir de satiété. Ils sont comme le mal de fièvre qu’ils ont emmenés sur nos terres : ils avilissent tout avant que ça ne disparaisse.

*Ils ne te feront pas subir cela Murmura. Que Puma soit témoin de mon serment, je les en empêcherai.*

Reste à savoir comment je vais pouvoir la sortir de là. Mes premières tentatives se sont soldées par des échecs. Leur société semble aussi sale et inextricable que leurs habitations défigurent la terre des mes ancêtres. C’est sur ses sombres pensées que je suis surprise par l’arrivée de Quinn fraser. Adoptant un flegme que je ne ressens pas, j’observe son arrivée et tente de masquer ma surprise, et un peu ma déception, qu’il puisse si facilement me localiser. Il se dit semblable à ce que je suis, mais il appartient au monde des hommes à la face de craie, et en cela je dois me méfier. Pourtant, quelque chose dans sa façon d’être est attirante, presque rassurante. Il semble comme… détaché de tout cela. Dubitative, je le laisse s’approcher jusqu’à se percher sur la branche voisine. Ses manières étrangers et ses habits chatoyants en font un personnage comme je n’en ai jamais vu. Je me demande quel est son totem. Je l’écoute se présenter, avec une petite moue devant la longueur de son introduction. Si tous ceux de son espèce prennent ce temps pour se présenter, mieux vaut n’en voir qu’un par jour.

Je dodeline doucement de la tête lorsqu’il me propose  de lui dévoiler le drame autour de ma sœur, hésitante. Certes, il m’est venu en aide quand d’autres visages de craie ont voulu s’en prendre à moi, mais au final ne s’agit-il pas d’une ruse typique des siens ?

- Je suis perdue car les gens comme vous sont venus envahir les terres sous le ciel, dis-je un peu trop sèchement devant l’attitude très maniérée du Dr Quinn. Je suis sûrement aussi en colère après moi-même pour me laisser distraire par des sentiments contraires à son sujet.

Je me radoucis quelque peu.

- Ceux qui sont venus depuis les terres du soleil s’en sont pris à ma tribu. Je me corrige. A la tribu dans laquelle j’ai éclos.  Ils les ont tué, alors que les miens les avaient accueillis dans le respect de la tradition d'hospitalité. Nos guerriers ont essayé de défendre les nôtres, mais les cracheurs de feu ont eu raison de leur courage. Ils ont emmené Murmura dans leur tepee sale et puant. Et maintenant je ne sais plus où elle est.

L’inquiétude et la tristesse est palpable dans ma voix. Je prononce le reste à voix basse, comme pour moi-même :

- Murmura est douce comme le vent d’un soir de saison du soleil…

Mais ma nature finit par reprendre, et je me tourne, revêche, vers mon voisin de branche :

- Alors, Quinn Fraser, ou Ethan, ou quelque soit ton nom de tribu, comment feras-tu pour m’aider à la retrouver ?!

Tout en le fixant d’un regard inquisiteur, je me frotte le nez.
Faust
Faust
Admin
Messages : 60
Date d'inscription : 27/02/2019
https://mageascension.forumgaming.fr

Chasser le Corbeau Empty Re: Chasser le Corbeau

Mar 5 Déc - 11:20
Quinn t'écoute patiemment du début à la fin sans rien dire, observant le Ciel par moment sans que tu ne prennes cela comme un manque de respect car tu peux sentir -sans savoir comment- son attention planer au dessus de tes paroles aussi sûrement que tu peux sentir le vol de Leïka.

Lorsque tu finis par lui demander, impatiente, comment il compte te venir en aide, ses yeux mi-clos s'ouvre pour dévoiler ce regard mordoré qui créé en toi un émoi très particulier que tu ne t'explique pas, émotion qui ne s'arrange pas lorsqu'il pose un regard aussi doux qu'un baiser sur le front d'un nouveau né :
- Eh bien, que voilà de sincères et touchantes paroles. Je te remercie d'avoir partagé ton histoire avec moi. Crois bien que je ne suis pour rien dans cette invasion que vous avez subi, toi et les vôtres, et que je regrette la façon dont les choses ont tourné. Les humains, comme les fées, de nos pays d'origines sont trop souvent des conquérants qui ne rêvent que de gloire et de pouvoir. Je sais que je ne mérite aucune compassion de ta part. Mais j'espère te prouver ma bonne foi en t'aidant à retrouver ta très chère Murmura.

Il se relève un peu, pose une main sous son menton d'un air d'intense réflexion, avant de pousser un Ah qui te fait presque sursauter :
- Je ne sais pas où es ta soeur. Mais je pense savoir où nous pouvons trouver de l'aide. Si elle a été vue ici, un ami à moi le saura peut-être. Je ne te garantis rien, mais je pense que c'est une bonne piste pour commencer cette chasse...

Alors qu'il descend de l'arbre dans des positions que n'auraient pas renier un félin, il en saute prestement et te tend la main :
- Viendras-tu avec moi, Princesse Nunnehi, ou penses-tu mieux de poursuivre cette quête par toi-même ? Je sais que tu n'as aucune confiance en moi, ou en les miens, et je serais bien mal placé pour te donner une leçon. Mais si tu arrives à dépasser ta colère, je te promets que tu ne le regretteras pas. Nous ne sommes pas tous des monstres...

- Que tu dis, sale Kithain..., annonce une voix féminine sévère derrière Quinn. Tu clignes des yeux et ton coeur s'accélère en apercevant le visage de la femme qui semble sortir de l'ombre du pin en face de vous. Lash. Ses yeux de chouette acérés sont posés sur toi comme un présage de mort. Contrairement à toi, elle arbore les ornements de la guerre et de la mort, celle du Peuple de l'Hiver auquel elle s'est ralliée il y a des saisons de cela, indiquant son point de vue sur ce que les Mayans (Coyotes, le nom de ton peuple), devrait faire de l'homme blanc. C'est une Shani'sa, une femme-chouette. Les éclaireurs et les chasseurs nocturnes. Les messagers, les espions et quelquefois les assassins de votre peuple. Mais ce sont aussi celles qui apportent la lumière de leur regard lorsque les serpents et Coyote essaient de vous manipuler, car elles savent lire le mensonge dans le cœur et la langue des autres.

Trois autres membres des Tarkold -les Ombres de la Lune- sortent des fourrés environnants où ils avaient pris l'apparence d'animaux et de buissons, démontrant si c'était nécessaire leur maîtrise du Chant de Change-peau. Leurs regards menaçants n'annoncent rien de bon. Les Tarkolds sont les protecteurs les plus violents parmi les familles des peuples de votre Tribu, et ils ne se déplacent que rarement sans une raison lugubre ou un sombre et vengeur dessein. Lash et les autres restent silencieux quelques secondes, secondes qui permettent à ton allié de fortune de répondre avec un sourire désarmant :
- Lash...Quelle surprise. La Hishmen ne t'avait pas interdit de revenir ici pendant encore quelques semaines ? Annonce-t-il en révélant clairement un savoir qu'il t'avait dissimulé. Il connait la Shani'sa, et la Hishmen (Soleil), votre cheffe.
- La situation l'exige, récite solennellement l'éclaireuse aux traits strigiformes en ignorant totalement Quinn et en posant son regard rapace sur toi : Ta présence, ainsi que celle de ta soeur, est requise par Shoktowani, notre Hishmen. Elle a convoqué le grand conseil des tribus. Olonta est mourante. La cérémonie de la Mayyan Yishsha (Danse du Coyote) doit avoir lieu.

Olonta. Une vieille shaman Nunnehi que tu n'avais rencontré que deux fois. Généreuse, souriante et aussi sauvage qu'une fleur des champs malgré son âge avancé. Tu te souviens qu'elle t'avais dit que ta destinée serait grande, et que vous vous reverriez lorsqu'elle rejoindrait le Manitou. Du peu que tu en savais, elle était une sorte de symbole pour les tribus jusqu'au confin du grand désert. Un symbole d'espoir. Elle représentait Mana, l'esprit du Printemps.

Mais quelle était cette Cérémonie dont Lash parlait, et pourquoi votre Cheffe demandait-elle la présence de ta soeur ?

Tu aperçois du coin de l'oeil un voile grave passer sur le visage de Quinn, mais Lash reprend la parole :
- Où es Murmura ?
Contenu sponsorisé

Chasser le Corbeau Empty Re: Chasser le Corbeau

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum